Archives de catégorie : General

[La police travaille] Délinquance: «On se trompait sur les migrants»

Contrairement à ce que certains auraient pu penser, les migrants ne sont pas une source de délinquance supplémentaire dans la zone Nord de Bruxelles.

On se trompait sur les migrants. Ils ne posent pas de problème en soi. En regardant les statistiques, on a bien vu que ce n’est pas une population à problèmes. » Ce constat sans ambages est posé par un policier de terrain de la zone Nord. Cette zone qui jouxte la gare du Nord, le parc Maximilien et son hub humanitaire (Médecins du monde, la Croix-Rouge, la Plateforme de soutien aux réfugiés…) qui concentre transmigrants en quête d’Angleterre et demandeurs d’asile de tout le pays.

Ce constat, les hauts gradés y souscrivent, en des termes à peine plus… policés. Frédéric Dauphin, le chef de zone, y va de son analyse au moment d’expliquer le plan d’action Nord qu’il a mis au point : « Bien sûr, la présence de migrants va créer des tensions qui relèvent de la gestion de l’espace public. Comme lorsqu’une file de migrants se forme sur le quai où sont censés se reposer les chauffeurs De Lijn en pause. Bien entendu, une bagarre entre migrants peut toujours survenir et il existe la problématique du trafic d’êtres humains… Mais une police de proximité ne chasse pas les gens, des groupes de population. Elle lutte contre des phénomènes d’insécurité. »

« Ce n’est pas parce qu’il y a plus de migrants qu’il y a plus de délinquance, martèle le commissaire Yvan Ausloos. Ce sont nos “clients habituels” – si j’ose dire – qui profitent de la situation difficile du quartier Nord pour s’adonner à des vols ou à du “street deal”. »

Partant, la police locale a constaté l’inutilité des descentes de police au parc Maximilien. « Nous avons réalisé quatre descentes en 2017, mobilisant au bas mot 120 policiers à chaque fois, se remémore Frédéric Dauphin. On arrêtait le plus de sans-papiers possible, on les remettait à l’Office des étrangers. Pour quoi, au final ? Qu’il leur soit remis, dans 9 cas sur 10, une obligation de quitter le territoire. Un simple papier qui n’est pas suivi d’effet. Au bout de la quatrième opération, nous nous regardions entre responsables policiers dans le poste de commandement l’air de dire : “A quoi ça rime ?” Ce plan d’action Nord sert aussi à recadrer le travail policier. »

Source : https://plus.lesoir.be/189461/article/2018-11-11/delinquance-se-trompait-sur-les-migrants

La bras armée de la société bourgeoise pensait elle vraiment qu’elle n’avait pas un rôle politique ? Le degré de réflexion qu’il faut pour devenir policier est – sans vouloir faire un mauvais jeux de mot – assez interpellant.

[Analyse] Le prolétariat brésilien n’a pas été vaincu par la dictature mais par la démocratie

Lu sur Lundi.am

 

Alors que l’élection de l’infâme Bolsonaro au Brésil suscite toutes sortes d’indignations médiatiques ou sincères, nous sommes tombés, presque par hasard, sur cette tribune chilienne. Par-delà le vocable marxiste et une conclusion que nous sommes très loin de partager, cette analyse historico-politique vise à démontrer une certaine continuité entre la gouvernementalité de gauche et la racaille fasciste. Il faut parfois faire un détour par le Brésil pour mieux comprendre notre situation française.

L’extrême-droite n’est jamais arrivée au pouvoir dans le but de faire échec à la classe ouvrière et de l’empêcher de faire la révolution. Chaque fois que l’extrême droite est arrivée au pouvoir, c’est parce que la classe ouvrière avait été préalablement vaincue. Par qui ? Par la démocratie. Par le progressisme. Par la gauche.

Bolsonaro a gagné les élections parce qu’avant son arrivée au pouvoir, trois gouvernements successifs du Parti des Travailleurs se sont chargés d’écraser le moindre vestige de force et de combativité de la classe ouvrière brésilienne. À l’instar d’Allende qui en 1970 initia son mandat en garantissant à la bourgeoisie chilienne que ses intérêts ne seraient pas menacés, Lula commença à gouverner en 2003 en promettant aux grands chefs d’entreprise et aux banquiers internationaux qu’aucun de leurs intérêts au Brésil n’allait courir le moindre risque.

Lula gouverna, en effet, afin de garantir le paiement de la dette publique, assurant ainsi au capital un seuil minimum de stabilité fiscale lui permettant d’investir en toute sécurité…

… la suite ici.

[No Border] Un appel sans frontières vient d’être lancé de plusieurs régions du monde

IMPORTANT : à faire tourner, bloguer, tracter…
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Ce soir, un appel sans frontières vient d’être publié sur Indymedia Athènes, lancé par Rouvikonas et des compagnons de luttes de plusieurs régions du monde : Grèce, Mexique, Espagne, France, Argentine, Algérie, Italie, Belgique, Canada, Allemagne…

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POUR UNE JOURNÉE DE RÉSISTANCE SIMULTANÉE,
SANS FRONTIÈRES, LE 10 DÉCEMBRE 2018
contre le durcissement du capitalisme
et de la société autoritaire

Partout dans le monde, au prétexte de la dette des États, le pouvoir ne cesse d’accroitre les inégalités entre les plus riches et les plus pauvres et de détruire la planète.

Partout dans le monde, ce recul de nos droits et ce saccage de la vie s’accompagnent d’une amplification de la surveillance et de la répression contre tous ceux qui s’y opposent.

Partout dans le monde, le pouvoir tente de diviser pour mieux régner en détournant la colère sur le dos des migrants qu’il fait passer pour les principaux responsables du malheur des opprimés.

Partout dans le monde, le fascisme ne cesse de monter, stade ultime du capitalisme, paroxysme de la société autoritaire, prêt à éliminer ses opposants et tous ceux qui lui déplaisent.

Partout dans le monde, le pouvoir se prétend légitime au prétexte, d’une part, de lois qu’il écrit lui-même pour conserver et renforcer sa position, et, d’autre part, d’élections périodiques qui n’ont rien de démocratiques puisqu’elles sont le produit de la fabrique de l’opinion par les médias de masse qui appartiennent à la classe dominante.

Partout dans le monde, le pouvoir usurpe sa position et nous vole nos vies.

À la différence des classes opprimées du 19ème siècle, au temps où elles commencèrent à s’organiser au niveau international et à se révolter, nous sommes aujourd’hui face à deux problèmes nouveaux qui s’ajoutent aux précédents : la course contre la montre technologique face à un pouvoir qui ne cesser de se renforcer grâce à de nouveaux moyens de surveillance et de répression, ce qui rappelle les œuvres prophétiques de Orwell et de Huxley, et la course contre la montre écologique face à un capitalisme qui, en plus de nous exploiter, arrive maintenant à un stade où la destruction de la Terre sera bientôt irréversible.

Nous ne pouvons donc plus attendre. Nous ne pouvons plus nous contenter de lutter chacun de notre côté, chacun à l’intérieur de nos frontières, chacun dans le cadre de nos luttes spécifiques sur toutes sortes de sujets, chacun avec nos différentes façons de penser et d’agir.

Il devient urgent de faire converger nos résistances, un jour par mois, à compter du 10 décembre 2018 et, par la suite, tous les 10 de chaque mois, en même temps, partout dans le monde, parallèlement à nos luttes locales quotidiennes.

Nous proposons un jour par mois d’actions simultanées contre le durcissement du capitalisme et de la société autoritaire. Un jour par mois pour rappeler partout que cette lutte est globale. Un jour par mois pour évoquer l’urgence de nous mobiliser partout et d’en finir avec le pouvoir et l’exploitation. Un jour par mois pour entrer dans un compte à rebours, reprendre confiance en nous, devenir plus nombreux, et préparer ensemble la fin de la société autoritaire et du capitalisme.

Le 10 de chaque mois est le premier jour à deux chiffres, comme un changement d’ère, d’époque, de maturité. Car nous devons sortir de la préhistoire politique et économique de l’humanité avant qu’il ne soit trop tard.

Parmi nous, pas de chef, pas de responsable, pas de direction syndicale, pas de bureau d’un parti, pas d’homme providentiel, pas de d’avant-garde éclairée : nous proposons uniquement et simplement un jour de convergence globale par mois, mais nous ne voulons en rien diriger ni coordonner quoi que ce soit. Juste donner une impulsion de départ, avec ce texte et les actes qui vont s’ensuivre.

Nous ne proposons pas non plus une marche à suivre, une façon de faire, un cadre précis à nos actes ce jour-là : à chacun de lutter comme il l’entend là où il se trouve et de cibler ce qui lui semble important. Descendre dans la rue un même jour, partout dans le monde, est déjà quelque chose d’important, ne serait-ce que pour parler et préparer la suite en occupant des places, des terres, des usines, et plus, beaucoup plus, si certains le souhaitent.

À chacun d’imaginer sa façon de résister ce jour-là et de la faire savoir, éventuellement avec des photos ou des vidéos, à travers nos médias libres et autogérés partout dans le monde, comme les indymedia, par exemple.

À chacun de traduire dans d’autres langues ce message et de le propager, sur Internet et jusque sur les murs des villes, pour que chaque 10 du mois, nous soyons toujours plus nombreux et plus déterminés.

Personne ne nous libérera que nous-mêmes : c’est à nous de prendre au plus tôt nos vies en mains.

Le pouvoir n’est pas à conquérir, il est à détruire.

Des anarchistes, libertaires, anarcho-syndicalistes, autonomes et anti-autoritaires de plusieurs régions du monde (Grèce, Mexique, Espagne, France, Argentine, Algérie, Italie, Belgique, Canada, Allemagne…)

Du blog de Yannis Youlountas.

[guerre sociale] L’écologie radicale en action

Les faits se sont déroulés dimanche au petit matin sur la place Cathédrale.

Vers 7h du matin ce dimanche, la police a été avertie qu’un homme venait d’avoir mis le feu à une voiture Peugeot 508 exposée place Cathédrale, dans le centre-ville liégeois. Des caméras de surveillance avaient filmé la scène.
Un suspect, un homme d’une cinquantaine d’années, a rapidement été interpellé. Auditionné, l’intéressé nie les faits. Il a néanmoins été déféré au Parquet de Liège lundi et le dossier a été mis à l’instruction judiciaire.

Par Lu. D. de la DHnet.be du 12/11/13.

Au milieu des plaintes, des causeries, des discussions théoriques, un acte de révolte, individuel ou collectif, se produit, résumant les aspirations dominantes. Il se peut qu'au premier abord la masse soit indifférente. Tout en admirant le courage de l'individu ou du groupe initiateur, il se peut qu'elle veuille suivre d'abord les sages, les prudents, qui s'empressent de taxer cet acte de «folie» et de dire que «les fous, les têtes brûlées vont tout compromettre.» Ils avaient si bien calculé, ces sages et ces prudents, que leur parti, en poursuivant lentement son oeuvre, parviendrait dans cent ans, dans deux cents ans, trois cents ans peut-être, à conquérir le monde entier, — et voilà que l'imprévu s'en mêle ; l'imprevu, bien entendu, c'est ce qui n'a pas été prévu par eux, les sages et les prudents. Quiconque connaît un bout d'histoire et possède un cerveau tant soit peu ordonné, sait parfaitmeent d'avance qu'une propagande théorique de la Révolution se traduire nécessairement par des actes, bien avant que les théoriciens aient décidé que le moment d'agir est venu ; néanmoins, les sages théoriciens se fâchent contre les fous, les excommunient, les vouent à l'anathème. Mais les fous trouvent des sympathies, la masse du peuple applaudit en secret à leur audace et ils trouvent des imitateurs. A mesure que les premiers d'entre eux vont peupler les géôles et les bagnes, d'autres viennent continuer leur oeuvre ; les actes de protestation illégale, de révolte et de vengeance se multiplient. 



L'indifférence est désormais impossible. Ceux qui, au début, ne se demandaient même pas ce que veulent les «fous» sont forcés de s'en occuper, de discuter leurs idées, de prendre parti pour ou contre. Par les faits qui s'imposent à l'attention générale, l'idée nouvelle s'infiltre dans les cerveaux et conquiert des prosélytes. Tel acte fait en quelques jours plus de propagande que des milliers de brochures. 


Extrait de l'Esprit de Révolte de Kropotkine.

[La prison tue] Nouveau suicide à la prison de Fleury-Mérogis, le treizième cette année

 

 

Image piquée du blog Page de Suie.

Un détenu s’est donné la mort à la prison de Fleury-Mérogis (Essonne) samedi, le treizième cette année dans la plus grande prison d’Europe, confrontée à une vague de suicides inhabituelle, a-t-on appris mardi auprès du parquet d’Evry.

Le détenu, un homme de 47 ans, s’est pendu avec ses lacets. «Il avait été identifié comme suicidaire et faisait l’objet d’un contrôle particulier», a expliqué le parquet.

Samedi soir, après une ronde, une surveillante a indiqué qu’il avait l’air «d’aller mal». «Les surveillants sont allés voir deux minutes après, ils l’ont trouvé pendu dans sa cellule. Ils l’ont décroché, mais il n’a pas pu être réanimé», a précisé le parquet, qui a ouvert une enquête, comme à chaque fois qu’un détenu se suicide. L’homme avait laissé une lettre.

Il se trouvait au quartier des nouveaux arrivants et était incarcéré depuis trois semaines, dans l’attente de son procès à Bobigny (Seine-Saint-Denis) pour des faits de violences volontaires et outrages.

En 2017, trois détenus s’étaient donné la mort à Fleury-Mérogis, qui héberge plus de 4.000 détenus. Un écart que les autorités peinent à expliquer: les effectifs de surveillants sont similaires par rapport à l’an dernier, comme la surpopulation carcérale, moindre par rapport à d’autres prisons d’Ile-de-France. Les bâtiments sont modernes et les conditions de détention y sont plutôt meilleures que dans d’autres prisons d’Ile-de-France.

Le dernier suicide à Fleury-Mérogis remonte à septembre. Un homme de 33 ans détenu depuis six mois et identifié comme vulnérable, avait été retrouvé pendu aux barreaux de sa cellule.

Par l’AFP via le journal Vers L’avenir du 13/11/18

[guerre sociale] Les accompagnateurs agressés 1 165 fois

Pour la première fois depuis 2012, les chiffres d’agressions sur les accompagnateurs sont en hausse. La SNCB réagit.

Quand les clients ne sont pas satisfaits des services d’une entreprise, c’est généralement au premier représentant de ladite entreprise que les insatisfaits expriment leur (parfois vif) mécontentement…

Si la SNCB était l’entreprise, ses représentants de première ligne sont, dans la grande majorité des cas, les 2 500 accompagnateurs de train que compte la SNCB.

«Les voyageurs ne comprennent pas toujours, explique cette accompagnatrice de train sous couvert d’anonymat. Si le train a du retard, c’est nous qui encaissons la mauvaise humeur des voyageurs. Alors que le retard peut être causé par une défaillance de signalisation, un vol de câbles. Peu importe la cause, les voyageurs se comportent comme si, nous contrôleurs, étions responsables des retards. Alors que nous sommes embarqués dans la même galère qu’eux… S’il n’y a pas de place en suffisance, c’est pareil. J’ai des collègues qui, dans certains cas de figure comme un gros retard, ne contrôlent plus les billets, de peur d’être désagréablement apostrophés.»

Les agressions verbales

C’est un constat dressé par la SNCB: en 2017, et pour la première fois depuis 2012, les statistiques d’agressions à l’égard des accompagnateurs sont parties à la hausse, passant de 1 051 en 2016 à 1 165 en 2017 (c’était 1 541 en 2011).

«Les agressions verbales constituent le gros des agressions avec 710 cas. Viennent ensuite les agressions physiques légères (286 cas) et les coups et blessures (189 cas). Autrement dit, quatre cas d’agression sur dix aboutissent à des violences physiques, qui s’accompagnent ou non de coups et blessures. Ces violences ont un impact énorme sur les accompagnateurs de train et les collaborateurs dans les gares.»

Et la SNCB d’avancer un autre chiffre illustrant l’ampleur du problème: 3 000, soit le nombre de jours d’absentéisme lié aux agressions.

Pas de billet valable…

Si les retards des trains constituent un des motifs de mauvaise humeur, ils ne sont cependant pas le premier facteur d’agressivité…

Quel est-il? «Il s’agit des discussions avec des voyageurs qui, par exemple, ne disposent pas d’un titre de transport valable (400 000 cas en 2017) et qui, trop souvent se terminent par des violences physiques

Et maintenant? Depuis 2007, la SNCB a mis en place un masterplan contre les agressions et qui comprend une cinquantaine de mesures (formations, collaboration avec la police, caméras de surveillance, etc.)

Ces derniers mois, ce masterplan a été renforcé. Il y a ainsi les amendes administratives que peut infliger la SNCB depuis le 1er novembre.

Depuis peu, le nombre d’agents Securail dans les trains ont été sérieusement renforcées (dont 150 équipes pour les derniers trains de journée, soit entre 18 heures et 2 heures du matin).

L’objectif étant, on s’en doute, de faire cesser les agressions.

Par Tom Evrard du journal Vers l’Avenir du 13/11/18


Au milieu des plaintes, des causeries, des discussions théoriques, un acte de révolte, individuel ou collectif, se produit, résumant les aspirations dominantes. Il se peut qu'au premier abord la masse soit indifférente. Tout en admirant le courage de l'individu ou du groupe initiateur, il se peut qu'elle veuille suivre d'abord les sages, les prudents, qui s'empressent de taxer cet acte de «folie» et de dire que «les fous, les têtes brûlées vont tout compromettre.» Ils avaient si bien calculé, ces sages et ces prudents, que leur parti, en poursuivant lentement son oeuvre, parviendrait dans cent ans, dans deux cents ans, trois cents ans peut-être, à conquérir le monde entier, — et voilà que l'imprévu s'en mêle ; l'imprevu, bien entendu, c'est ce qui n'a pas été prévu par eux, les sages et les prudents. Quiconque connaît un bout d'histoire et possède un cerveau tant soit peu ordonné, sait parfaitmeent d'avance qu'une propagande théorique de la Révolution se traduire nécessairement par des actes, bien avant que les théoriciens aient décidé que le moment d'agir est venu ; néanmoins, les sages théoriciens se fâchent contre les fous, les excommunient, les vouent à l'anathème. Mais les fous trouvent des sympathies, la masse du peuple applaudit en secret à leur audace et ils trouvent des imitateurs. A mesure que les premiers d'entre eux vont peupler les géôles et les bagnes, d'autres viennent continuer leur oeuvre ; les actes de protestation illégale, de révolte et de vengeance se multiplient.

L'indifférence est désormais impossible. Ceux qui, au début, ne se demandaient même pas ce que veulent les «fous» sont forcés de s'en occuper, de discuter leurs idées, de prendre parti pour ou contre. Par les faits qui s'imposent à l'attention générale, l'idée nouvelle s'infiltre dans les cerveaux et conquiert des prosélytes. Tel acte fait en quelques jours plus de propagande que des milliers de brochures.

Extrait de l'Esprit de Révolte de Kropotkine.

[antispécisme] Coups de scie fatals aux miradors

………………………………………………………………………………………….. Spécisme: cette idéologie considère que la vie animale peut être méprisée, car visant une autre espèce jugée inférieure. -DR

 

Jeudi dernier, de nuit, 117 activistes de France, Belgique et Suisse ont détruit 118 miradors. Des chasses du Hainaut ont été ciblées à coup de scie.

Fin de semaine dernière, la région de Thuin, Anderlues et Landelies a été visée par des actions antispécistes de sabotage visant la chasse. Philippe Baix, chef de cantonnement à Thuin nous confirme qu’un de ses agents de la DNF lui avait fait part d’exactions. «C’est à la police que les victimes doivent s’adresser. Je sais que des constructions en lisière de forêt ont été visées. Peut-être apprendrons-nous dans les jours qui viennent que d’autres installations ont été touchées.»

Partout en France et en Suisse, durant la nuit du 8 au 9 novembre 2018, des tours de chasse sont simultanément tombées, des pièges ont été détruits, des cabanes saccagées. Si on connaît le nombre d’acteurs, c’est parce que le mouvement à l’initiative de ces actes a communiqué par mail à la presse. Voici quelques extraits de leur message: «Pour la première fois, des activistes antispécistes ne se connaissant majoritairement pas et ne s’étant jamais rencontré·e·s ont agi de concert pour attaquer des outils servant le système spéciste. Mais ne vous y trompez pas, cette action internationale coordonnée n’est pas qu’une action anti chasse, la chasse n’est qu’une des nombreuses briques soutenant le système spéciste, y concourant, le banalisant… Par cette action d’ampleur, nous vous annonçons notre détermination radicale et irrévocable à nous opposer, par tous les moyens possibles, à vos logiques, habitudes et traditions mortifères qui font des autres animaux vos choses…

Notre espèce a créé et cultivé l’impuissance de toutes les autres pour faire de leurs vies des objets de jeux, de loisirs, de décoration, d’alimentation, d’outils à essais techniques et toxicologiques. Nous révoquons cet humanisme de guerre, cruel, injuste, macabre, immoral et indécent. Nous soutenons les membres des autres espèces dans leur lutte de libération et leur résistance rendue quasi impossible par notre espèce et ses structures oppressives…»

À Samrée en 2016 déjà

En février 2016 dans la région ardennaise de Samrée, pareille dégradation avaient été constatées sur un territoire de chasse. Dix miradors, soit huit servant à la battue et deux pour l’affût, avaient été renversés et débités en morceaux. «Ces miradors étaient disposés afin de pouvoir atteindre les quotas imposés par le DNF et essentiellement dans un but sécuritaire», rappelle Alain Paligot, secrétaire du conseil cynégétique du Bois Saint-Jean qui gère les lieux. «On n’a jamais mis la main sur les coupables.»

Par Dominique Wauthy du journal Vers l’Avenir du 13/11/18