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[Analyse] Grèce : Un entretien avec Nikos Romanos, anarchiste emprisonné

Ils sont anarchistes, donc ils sont des terroristes

La plupart des lois antiterroristes grecques ont été promulguées en 2001, après les attentats du 11 septembre aux États-Unis, par le gouvernement du PASOK (le parti socialiste grec). Leur cible principale étaient le “organisations criminelles”. En 2004, le gouvernement de Nea Démocratie (droite) a introduit l’accusation d’”organisation terroriste” et l’article 187A. Celui-ci définit quels sont la nature et les buts d’une organisation “criminelle” et d’une organisation “terroriste”, ainsi que la définition de “terroriste individuel”. Aucun acte concrète n’est nécessaire pour l’application de ces définitions, qui se basent sur les intentions et laissent une large marge de manœuvre aux juges.
Nikos Romanos a été condamné en 2014, avec d’autres compagnons, à 14 ans et 10 mois à la suite d’un double braquage dans la ville de Velvento, région de Kozani. L’accusation de faire partie de la Conspiration des Cellules de Feu n’a pas tenu, alors l’État grec les a, par la suite, condamnés pour “terrorisme individuel” (ce qui porte à des rallongements des peines écopées pour le braquage). Entre-temps, d’autres compas aussi commencent à être jugées avec cette interprétation extensive de l’article 187A. Ici un autre texte de Nikos à ce propos.

Cet entretien est tiré du journal grec Apatris et traduit en anglais par Crimethink.

Crimethink / mardi 19 mars 2019

Apatris : De quelle façon la nouvelle interprétation de la loi anti-terroriste touche ton cas ?
Nikos Romanos : Cette condamnation a un effet important pour nous, puisque cela signifie que certains d’entre nous passeront deux ou trois ans en plus en prison. Étant donné qu’on est en taule depuis plus de cinq ans, cette condamnation doit être vue comme une tentative de créer un statut de captivité permanente, basé sur loi “antiterrorisme” (art. 187A). Dans sons application, cette loi a pour but de produire le spectre de l’”ennemi intérieur”.

Des sentences déshumanisantes, une nouvelle interprétation répressive et l’application arbitraire de l’article 187A, la criminalisation de l’identité (politique) anarchiste, toutes ensemble ces mesures constituent un réseau de répression pénale qui enveloppe méthodiquement le mouvement anarchiste et ses militant.e.s emprisonné.e.s.

Cette condamnation précise ne doit pas être interprétée comme une attaque contre certains individus. Nous devons reconnaître qu’elle se situe dans la continuité de la politique antiterroriste grecque, qui a pour but de serrer un nœud coulant autour du cou de l’ensemble du mouvement anarchiste.

L’État profite du morcellement et de la manque d’analyse radicale qui caractérise le mouvement, comme la société dans son ensemble, pour intensifier ses attaques.

A. : Votre condamnation pour terrorisme individuel est la première de ce type en Grèce. L’article 187A de la loi anti-terrorisme laisse délibérément beaucoup de marge à l’interprétation de chaque juge, ce qui élargi l’arsenal que l’État a à sa disposition pour réprimer. Comment devrions-nous répondre à une loi de ce type et aux autres condamnations comme la votre, qu’on peut deviner qui suivront ?
N.R. : Ce qui donne des moyens accrus à l’État est la nature politique de la loi 187A, qui légitime toute interprétation possible de cet article. Nous avons affaire à une loi qui réalise en pratique le dogme de la « guerre au terreur » américaine. Cette loi prépare le chemin pour une chasse aux sorcières impitoyable contre les « ennemis intérieurs » et tou.te.s ceux/celles qui sont vu.e.s comme une menace pour l’État et les intérêts capitalistes.

En ce qui concerne notre réponse à ce processus, à mon avis nous devons avant tout comprendre que nous avons besoin d’un mouvement subversif organisé. Un mouvement qui soit capable de déstabiliser et de saper l’État et les plans des patrons capitalistes et de leurs pantins politiques, dans nos régions.

Pour être plus précis, nous devons commencer un processus d’auto-critique afin d’analyser nos erreurs, nos carences, nos faiblesses organisationnelles. Cette auto-critique ne doit ni nous caresser dans le sens du poil, ni laisser de la place au pessimisme et au désespoir. Notre but devrait être celui d’aiguiser la lutte subversive dans toutes les formes qu’elle peut prendre, afin de la transformer en un danger réel pour tout dirigeant. Une partie de ce processus est la reconstruction de notre mémoire historique, de façon qu’elle serve de boussole pour les stratégies de combat que nous employons. Nous devrions recommencer à parler de l’organisation de différentes formes de violence révolutionnaire, des pratiques d’illégalisme révolutionnaire et de la nécessité de les diffuser au sein du mouvement, de façon à triompher des « politiciens » (dans le sens sale et civil du terme) qui ont infecté nos milieux.

Cette discussion sera vide et sans effets si elle n’est pas connectée aux initiatives politiques des compas, afin de combler les lacunes dans notre pratique et d’améliorer nos perspectives à partir de ses conclusions. La meilleure réponse aux attaques judiciaires contre le mouvement est de faire en sorte que ceux qui les décrètent payent un coût politique élevé. Cela devrait arriver à l’entière pyramide de l’autorité – tout le monde, depuis les instigateurs politiques de la répression, jusqu’aux hommes de paille qui la mettent en œuvre, devrait partager la responsabilité pour la répression du mouvement.

Cette réponse est une partie du contexte historique général de notre époque, c’est notre proposition politique. Comme réponse aux guerres entre les nations, nous ne proposons rien de moins qu’une guerre de libération dans les métropoles capitalistes, une guerre de chacun.e contre tout ce qui est favorisé par le capitalisme.

A. : De quelle manière cette nouvelle interprétation de la loi touche les compas en dehors des murs des prisons, qui réfléchissent à s’engager dans l’action ?
N.R. : Cette décision crée un précédent vraiment négatif, qui augmentera l’ampleur de la répression pénale à l’encontre des anarchistes qui agissent et ont la malchance d’être capturé.e.s et et de devenir prisonnier.e.s de l’État grec. En substance, avec cette interprétation de la loi, ce qui est criminalisé est l’identité politique anarchiste. Dans la bouche du Procureur en Appel, ça donne : « Qu’est ce que ces actes pourraient-ils être d’autres que terroristes, puisque les accusés sont anarchistes ? ». Avec la nouvelle interprétation de « terrorisme individuel », ce n’est pas nécessaire, pour le mécanisme judiciaire, de tenter d’associer l’accusé avec l’action d’une organisation révolutionnaire, comme c’était le cas par le passé. L’identité politique de quelqu’un.e et le fait de garder une position intransigeante à son procès sont assez pour qu’une personne soit condamnée comme « terroriste individuel ». Quiconque choisisse de combattre selon les principes de l’anarchie peut donc être condamné.e en tant que terroriste, dés que ses choix la/le mettent au delà du cadre établi par la légitimité civile.

Bien entendu, cela ne doit pas diffuser le défaitisme. Au contraire, c’est une raison de plus pour intensifier notre lutte contre la domination capitaliste. Quiconque arme sa conscience pour arrêter le cycle brutal d’oppression et d’exploitation sera certainement la cible de traitements vindicatifs et autoritaires de la part du régime. Cela ne signifie pas que nous abandonnerons notre combat, dans un tribunal ou ailleurs.

Le fait que l’anarchie est ciblée par l’oppression étatique même dans un époque de reflux du mouvement devrait être source de fierté pour le mouvement anarchiste, la preuve que la lutte pour l’anarchie et la liberté est la seule façon décente de résister au totalitarisme de nos temps.

Lire la suite en cliquant ici.

[Italie] La solidarité, c’est l’attaque !

Lu sur le blog Sans Attendre Demain.

Italie – Grèce : Face à la répression à Turin, Trente et Rovereto, la solidarité c’est l’attaque [7-21 février 2019]

[Ci-dessous une liste des manifs offensives et attaques réalisées en solidarité non seulement avec les compagnon-ne-s de Turin en proie à la répression (Pour leur écrire : Rizzo Antonio, Salvato Lorenzo, Ruggeri Silvia, Volpacchio Giada, Blasi Niccolò, De Salvatore Giuseppe – C.C. Lorusso e Cutugno, Via Maria Adelaide Aglietta, 35 10149 – Torino, Italie), mais aussi avec celles et ceux de Trente et de Rovereto arrêté.e.s le 19 février 2019, accusé.e.s de divers attaques incendiaires.]

Milan, 21 février : attaque d’une banque en solidarité

Cette nuit [du 20 au 21.02], nous avons attaqué la banque Intesa san paolo di Viale Umbria à Milan. Nous avons détruit toutes les vitres et le distributeur de billets au marteau.

Liberté pour les compagnon.ne.s de Turin !

Liberté pour les compagnon.ne.s de Trente et de Rovereto !

[Traduit par Sans Attendre]


Pinerolo, 21 février : Attaque en solidarité avec les anarchistes arrêté.e.s 

Cette nuit [entre le 20 et le 21.02.2019], nous avons attaqué le bureau de poste de Pinerolo, solidaires et complices avec les anarchistes arrêtés à Turin et dans le Trentin, et avec les compagnons arrêtés pour les événements de Florence et pour l’opération Scripta manent. SALVINI BOIA – L’ASILO EST PARTOUT »


Milan, 15 février : Action en solidarité avec les compagnons de Turin

Hier dans la nuit, nous avons brisé à coups de marteaux le DAB et les vitrines de la banque Intesa-San Paolode Via Meda. Sur la porte, le tag : « Liberté pour les compagnons arrêtés à Turin ».

On a choisi Intesa-San Paolo parce que c’est l’un des plus importants responsables de la gentrification du quartier Aurora [à prox. de l’Asilo à Turin], responsable par conséquent de l’expulsion de l’Asilo et, d’une certaine façon, de l’arrestation des compagnons.

Liberté pour tous, liberté pour toutes


Venise, 12 février : attaque d’un DAB

Dans la matinée du mardi 12 février, selon toute probabilité, quelques bourgeois ou touristes se seront retrouvés déconcertés et indignés de ne pas pouvoir retirer à l’Unicredit de San Pantalon à Venise, «Le terroriste, c’est l’État! Solidarité avec les arrêté*e*s de Turin!  » Les forces du M.A.L. ont encore frappé … dans le silence assourdissant des journaux infâmes, contre la ville vitrine, broyons-la ! LIBERTE  POUR TOU*TE*S


Turin, 10 février : Attaque incendiaire contre la prison

Dans la soirée du 10 février, lors de la manifestation devant la prison « les Vallettes » de Turin, après les émeutes qui ont suivi l’expulsion du squat l’Asilo, un cortège d’une centaine de personnes a avancé jusqu’aux abords de la prison en solidarité avec les personnes interpellées, des slogans « feu aux prisons » et quelques fumigènes ainsi que des cocktails Molotovs ont été lancés sur des murs de la prison. Un incendie a ensuite été déclenché par le jet d’un engin incendiaire au-dessus de l’enceinte de la prison (le compost et les ateliers de pâtisserie-boulangerie ont pris feu), les flammes ont fait exploser des bonbonnes de gaz et un pan de l’atelier s’est écroulé un peu plus tard dans la soirée.

Au sein de la prison étaient détenues les 11 personnes emprisonnées (libérées depuis) suite aux émeutes ayant suivi l’expulsion du squat de l’Asilo et les 6 personnes incarcérées lors de l’expulsion (pour association subversive).

[Reformulé de la presse par cracher dans la soupe (revue ici-même), 13.02.2019]


Thessalonique (Grèce), 9 février : explosion solidaire contre la chambre du commerce italo-grecque

Le samedi 9 février, nous avons attaqué la chambre de commerce italo-grecque de Thessalonique, laissant un engin explosif devant l’entrée principale, une action qui n’a pas été divulguée par les médias.

Cette attaque est une réponse à la répression exercée par l’État italien, avec le dernier exemple de l’opération d’expulsion de l’Asilo de Turin.

Au petit matin du jeudi 7 février, l’occupation a été expulsée et le même matin, six compagnons ont été arrêtés sous prétexte d’association subversive.
L’occupation existe depuis 24 ans et constitue un point de référence pour les actions continues menées contre les centres de détention pour immigrés, contre les expulsions de logements populaires et contre l’embourgeoisement des quartiers.
Ce coup répressif arrive à la fin d’un climat de persécution qui a frappé les anarchistes turinois ces dernières années, notamment par des arrestations, des obligations et des interdictions de séjour, et bien plus encore.

Cette attaque est un signe de solidarité envers les compagnons de Turin qui continuent à lutter
C’est aussi un signe de solidarité avec Spyros Christodoulou, en grève de la faim depuis le 14 janvier. Tiens bon Spyros.

CRÉONS DES LIENS DE SOLIDARITÉ ENTRE LES FRONTIÈRES QUI NOUS DIVISSENT

POUR UN MONDE SANS PRISON

SOLIDARITÉ AVEC L’ASILO OCCUPATO

LIBERTÉ POUR LES 6 ARRÊTÉS

LIBERTÉ POUR BATTISTI, MORT À L’ÉTAT

LIBERTÉ POUR LES PRISONNIERS DE L’OPÉRATION SCRIPTA MANENT ET PANICO

POUR L’ANARCHIE

[Publié sur indymedia athènes]


Turin, 9 février : manifestation et bordel en solidarité

Une manifestation a eu lieu en solidarité le 9 février, des voitures et des vitrines ont été attaqués, des poubelles en feu, un bus attaqué, également les portes de la mairie … 11 personnes ont été arrêtées toutes ont été libérés (avec obligation de pointer au comico pour tous et pour six d’entre elles un avis d’expulsion « foglio di via » de la ville de Turin a été émis).


Milan, 9 février : action en solidarité avec les arrêtés du Turin

Dans la nuit du vendredi 8 au samedi 9, une succursale de la poste italienne de la rue d’Agrate a été attaquée. La porte d’entrée et le guichet automatique ont été brisés à coup de marteau. Un tag a été laissé « FEU AUX CPR » ET « SOLIDAIRE AVEC LES COMPAGNONS ARRÊTES A TURIN


Bologne, 7 février : cortège en solidarité avec les arrêtés de Turin

Jeudi 7 février au soir, un cortège composé d’une trentaine de personnes « solidaires avec les personnes arrêtées à Turin et avec l’Asilo en cours d’expulsion » (texte de la banderole de tête) a traversé les rues du quartier de Bolognina avec des interventions au mégaphone, tags sur les murs et collage d’affiches autour des faits de la journée.
Les vitres et les guichets automatiques d’une BPM brisées le long de la route.
La Banque Populaire de Milan est l’une des banques actionnaires de Alba Leasing, propriétaire de l’immeuble du futur Centre de rapatriement de Modène.

 

[Traductions de l’italien de roundrobin par Cracher dans la soupe]

Pourquoi casser des vitrines ?

Vu sur le site Wallonie Libertaire

[Italie] Répression des centres sociaux

Depuis la page flicbook : SabordonsleG20

Illustration de Prenzy avec vente d'impressions sérigraphiées en soutien aux prisonnier.e.s :

Solidarietà all' Asilo occupato di Torino e a tutti coloro che resistono e lottano ogni giorno contro i tentacoli della...

Gepostet von Prenzy am Dienstag, 12. Februar 2019
Pour l'acquérir : antireprenzy[arobase]gmail.com
[URGENCE : ACCÉLÉRATION FASCISTE EN ITALIE]

Il y aurait évidemment tant à dire sur les luttes en cours, les gilets jaunes qui continuent malgré la répression, les camarades qui repoussent l’extrême droite à Lyon, ces derniers qui attaquent à Toulouse (en étant repoussés et en quittant la manif) …
Mais ce texte (qui risque d’être un peu long) est une urgence internationaliste, regroupant des informations importantes, des moyens d’apporter une solidarité, des éléments de contexte historique, et une réflexion sur ce qui pourrait nous arriver.
Le texte publié ici fait suite à l’expulsion du squat politique l’Asilo Occupato à Turin jeudi 7 février.

LES CENTRI SOCIALI

Impossible de raconter ce qui se passe en Italie sans contextualiser un peu. En Italie, les occupations illégales à caractère politique ne ressemblent pas tout à fait à ce que l’on connaît en France. Occupés depuis de nombreuses années, parfois les années 1970 (et ce n’est pas si rare), certains sont seulement des lieux d’activités politiques, culturelles et sociales, d’autres sont aussi des lieux d’habitation. On appelle ça un Centro Sociale (Centre social), il y a le C.S.O.A. = centre social occupé autogéré, le C.S.A. = centre social autogéré, enfin plusieurs déclinaisons de ce phénomène.
Il y en a beaucoup en Italie, ils sont des lieux importants de vie collective et d’organisation politique. Ils sont liés à ce que l’on appelle là-bas les antagonistes, et sont aussi de plusieurs couleurs politiques, traversés évidemment par des contradictions (comme toute activité humaine), des enjeux internes propres, des situations différentes, et des idéologies politiques différentes. Certains lieux deviennent moins radicaux avec le temps, d’autres tentent tant bien que mal de rester fidèles à l’esprit de leur ouverture…. Les réalités sont très diverses en fonction des lieux. On en trouve dans toute l’Italie, et dans de très nombreuses villes, parfois en belle quantité.
C’est à Rome que se trouve probablement le plus grand squat d’Europe, le Csoa Forte Prenestino dont vous pouvez suivre l’activité sur la page Eventi CSOA Forte Prenestino, occupant depuis plus de 30 ans une forteresse militaire du 19ème siècle. Big up aux occupant.e.s !
Ces lieux se sont illustrés (parfois malheureusement c’est un peu trop passé, pour d’autre lieux c’est toujours le cas) dans de nombreuses luttes. Ils ont subi une terrible répression autour du G8 de Gènes car très actifs pendant la période. Ils sont insérés dans les luttes comme le NO TAV (le notre dame des landes italien), organisent des évènements de solidarité, des salles de sport populaire, des espaces de discussion, de rencontre, des manifestations, des cortèges. des projections, des repas, des fêtes, des concerts, des débats, des festivals …
Ce sont réellement des lieux de vie.
#DefendYourLocalSocialCentre

DEFENSE DES CENTRI SOCIALI & ANTIFASCISME

Ils ont souvent été déféndus par des manifestations offensives et déterminées. La police italienne se souvient encore de sa terrible déroute lors de l’expulsion du Leoncavallo à Milan en 1994, dont vous pouvez voir des images ici :

Un cortège déterminé de 100 000 personnes envahit la ville et met la police en très grande difficulté.
Nous nous souvenons aussi de la défense et de la ré-occupation le lendemain du centro sociale ESC dans le quartier de San Lorenzo à Rome en janvier 2007. Et l’on peut retrouver la trace de nombreuses histoires de ce type.
Tous, ou presque, ont en tout cas très vite compris que la ligue du nord (aujourd’hui « la lega ») ne serait pas leur amie. En effet, ce sont aussi des lieux de diffusion d’une culture antifasciste et beaucoup se positionnent contre toute forme de discrimination et d’oppression (qui est une lutte menée aussi en interne). C’est tout naturellement qu’ils ont participé ou organisé de nombreux cortèges contre les partis racistes et particulièrement la ligue du nord, bien avant que Salvini ne soit Ministre de l’Intérieur (devrait-on dire Premier Ministre tant il pèse sur le gouvernement ?).
D’ailleurs, la presse ne manquait pas de dire à chaque fois « les centri sociali dans la rue contre la venue de Salvini ».
De fait, il y a une hostilité réciproque entre les centri sociali et Salvini, aujourd’hui ministre de l’Intérieur.
Il est aussi important de rappeler que l’extrême droite a aussi maintenant ses squats, souvent appelés (par eux-même) « occupations non conformes » ou « espaces non conformes », bien moins nombreux que les centri sociali, ils se multiplient quand même ces dernières années sous l’impulsion de CasaPound. Et c’est un élément intéressant pour la suite. Mais clairement, il y a peut être cent fois plus de centri sociali que d’occupations d’extrême droite. Cela dit, c’est beaucoup moins négligeable qu’il y a 15 ans. Même si c’est un phénomène minoritaire, il reste problématique. Et c’est ce qui inspire le Bastion Social en France, ou le Hogar Social en Espagne. Bizarrement, les liens sont très forts entre ces diverses fractions, mais c’est encore un autre sujet qui mériterait qu’on s’y penche grandement.
Nous voulions simplement rappeler l’hostilité historique réciproque entre les centri sociali et l’actuel ministre de l’intérieur. On attendait le moment où il allait finalement l’exprimer par la force. Ce moment est arrivé. La guerre semble déclarée.
#CheLaRabbiaEsplode
Après les évènements à Rome autour de la mort de Désirée l’automne dernier, dont nous avons parlé sur cette page. Tuée et violée dans un lieu abandonné (et non squatté politiquement), le ministre de l’intérieur n’a pas manqué d’accuser le phénomène des occupations illégales, comptabilisant les occupations politiques de Rome. Cependant, il a soigneusement évité de parler de Casapound. Il a donc appelé à l’expulsion de toutes les occupations illégales, mais a toujours écarté l’idée pour les néofascistes quand la question lui était posée.
A savoir que la mairie de Rome a enfin voté l’expulsion du siège de Casapound Italia (CPI) à Rome, édifice de plusieurs étages occupé depuis 2003, à deux pas de la gare centrale, en plein coeur d’un quartier à la mixité sociale forte. C’est une grande victoire, même si l’on en comprend toutes les limites : cette expulsion s’appliquera-t-elle ? Si oui, quand ? La police, qui vote en nombre pour CPI, appliquera-t-elle les ordres ? Le ministre de l’Intérieur va-t-il s’y opposer, lui qui prenait un selfie au restaurant avec les cadres du mouvement néofasciste ou s’affiche avec des vêtements de la marque Pivert, fondée par un des cadres de CPI?
#DeuxPoidsDeuxMesures #OnPeutVousAiderALesVirer
Rappelons-le, Désirée n’est pas morte dans un centro sociale, et les militant.e.s des centri sociali du quartier ont organisé une grande vague de solidarité à la famille de la victime. Le prétexte restait tout trouvé.
La sentence n’était pas encore tombée.

EXPULSION DE L’ASILO & REPRESSION FASCISANTE

Jeudi 7 février, des centaines de policiers ont encerclé l’Asilo Occupato à Turin, lieu qui allait fêter ses 25 ans d’occupation, et selon la presse et le gouvernement très lié à des groupes anarchistes. Les occupants ont résisté comme ils pouvaient, se barricadant sur le toit. Le quartier a été bouclé par la police, les soutiens ont subi une répression violente dans la rue. La préfecture parle de « tanière de subversifs ». L’expulsion a été lancée dans le but d’arrêter des militants qui s’étaient mobilisés contre les centres de détention de migrants en Lybie.
Le site Non Fides écrit : « parallèlement, sept arrestations ont été effectuées (il pourrait y en avoir huit) dans le cadre d’une enquête menée pour une association de malfaiteur (article 270 bis) dans le cadre de la lutte contre les centres d’internement et de rapatriement des personnes migrantes.
La répression actuelle ne s’arrête pas là : dans l’immeuble en face de l’asilo, des compagnons ont décidé de faire entendre la radio directement sur le balcon, ils ont été surpris par une panne de courant provoquée par les policiers qui les attendaient en bas de l’immeuble. Des contrôles d’identité ont eu lieu dans la zone d’Aurora, mais pas seulement, la police attendait également à l’extérieur de la station de Porta Susa. À 6 heures, Via Cecchi s’est tenu un rassemblement qui s’est rapidement transformé en cortège »
A lire ici : http://www.non-fides.fr/…
Si nos calculs sont bons, il y aurait maintenant une vingtaine de personnes arrêtées et en prison suite aux manifestations et émeutes qui ont suivi. Le samedi 9 février a connu une manifestation très chaude, qui aura fait les choux gras de la presse. Une autre manifestation sauvage a attaqué la prison à coups de « bombe carta » et de molotov, réussissant à faire prendre feu à un bâtiment de la prison. La presse n’a pas manqué non plus de relever que la fumée a été incommodante pour les détenus, dont les conditions de détention auront été dégradées. On entend malheureusement moins de voix quant aux conditions de détention le reste du temps.
#QuandCestLaPoliceOuLesMatonsCaVousGêneMoins
Bref, le récit des résistances serait aussi très intéressant à détailler largement, mais nous allons nous pencher sur la répression et ce qu’elle signifie. Vous en avez déjà un petit aperçu avec la citation de Non Fides.
Pour plus d’informations, vous pouvez suivre les pages Macerie, Radio Blackout 105.250, InfoAut et leurs articles (en italien mais peut être bientôt sur Infoaut_English ?) et le profil Macerie Torino. Vous retrouverez aussi quelques liens en fin du texte. On vous recommande aussi la section « macerie » du site « autistici ».
BREAKING NEWS : quand nous écrivions ces lignes, le profil Macerie Torino, principal canal d’information était encore disponible. Il a sauté dans la nuit du 13 février, entre 22h30 et 23h15.

POLICE PARTOUT, JUSTICE NULLE PART

Turin est sous occupation policière, les moindres faits et gestes des solidaires sont épiés en permanence et durement réprimés. Nous avons reçu des photos qui ont toutes été prises à Turin, à des heures et des lieux différents. Nous n’avons aucun moyen de les authentifier ni d’en donner les heures et lieux. Nous ne voudrions pas colporter de fake news, ni d’exagération. Cela dit, elles corroborent les récits que nous pouvons lire ici et là et donnent à voir une occupation policière de la ville assez terrible. Les micro-tentatives de solidarité sont nassées instantanément.
Le discours de l’état est martial, cherchant à faire peur, tant les militant.e.s concerné.e.s que la population. Il s’agit même d’une propagande à grande échelle, par voie de presse. Des articles de journaux plutôt sérieux parlent de l’attaque d’un bus de ligne avec des lacrymogènes lancés à l’intérieur par « les anarchistes ». Les fameuses grenades lacrymogènes du black bloc, c’est bien connu.
#LaPoliceVousParle
Au delà de l’aspect risible de la chose, cette criminalisation massive des militant.e.s (3 sont accusés de terrorisme, les autres d’associations de malfaiteurs et/ou violences si nous avons bien compris), cette présence policière exceptionnelle en de nombreux points de la ville, cette répression judiciaire et administrative, cette propagande énorme, doivent nous interpeller toutes et tous.
#ToutLeMondeDetesteLaPolice
Au détour du communiqué des occupant-e-s visible sur autistici.org (lien en bas de texte), on apprend aussi que 4 blessés graves se trouvaient à l’hôpital, que l’hôpital est investi par les forces du désordre, et qu’au moins une personne s’est vue notifier son arrestation à l’hôpital. Elle aurait été arrêtée sur le paillasson de l’hôpital aux dernières nouvelles.
Aujourd’hui se tenait un rassemblement de soutien, et la police a chargé les gens qui s’y rendaient, à l’intérieur d’un tram bondé, en tenue anti-émeute.
Nos camarades de Patria Socialista écrivent « policiers anti-émeutes qui, sur un tram plein de gens, chargent les personnes qui veulent rejoindre un rassemblement. Scènes que l’on n’avait pas vu depuis très longtemps, mais que, nous en sommes sûrs, nous verrons toujours plus, d’aujourd’hui à l’avenir » en décrivant cette vidéo de l’ACAD Associazione Contro gli Abusi in Divisa – Onlus :
https://www.facebook.com/AcadOnlus/videos/448090482397342/
Une autre scène du même type, où la police bloque un tram, entre dans le tram et fait sortir de force sans raison apparente une passagère racisée, qui crie « fascistes, fascistes » :
https://www.facebook.com/localteamtv/videos/389546135143388/
La police anti-émeute chargeant dans un tram bondé les gens se rendant à un rassemblement. Nous avons beau diffuser les images et l’écrire noir sur blanc, cela semble dur à croire, à admettre. Et pourtant, voilà ce qu’est l’Italie de Matteo Salvini. Voilà ce qu’est une société fascisante, qui s’assume de plus en plus. Elle ne tue pas encore ses opposants politiques de manière assumée et en nombre. Mais elle s’éloigne toujours plus des caractéristiques qui fondent les sociétés démocratiques des républiques bourgeoises que nous connaissons. Nos démocraties se durcissent un peu partout. Que ce soit Castaner ou Salvini, Orban ou Trump, nous penchons toujours plus vers Poutine et Erdogan, vers un ordre social autoritaire, voire totalitaire.
#NeVivonsPlusCommeDesEsclaves

CONTRE LA REPRESSION, SOLIDARITE !

Notre arme, c’est la solidarité. De nombreux cortèges se tiennent à Turin et se tiendront probablement dans le reste de l’Italie.
Que celles et ceux qui le peuvent s’y joignent.
Il est évident qu’il semble compliqué pour beaucoup de pouvoir se déplacer. Il y a plein d’autres manières d’apporter sa solidarité.
Partager ce post, par exemple, donner à la caisse de soutien, envoyer des lettres aux camarades prisonniers, tagguer des messages de soutien sur les murs, organiser des rassemblements, une visite des consulats italiens, publier des communiqués, des articles, installer des banderoles et messages de soutien, distribuer des tracts …
Tout est à faire, pour que ça se sache. Et comme le disait Brigada Flores Magon, ça se paiera !
https://www.youtube.com/watch?v=zgWKQmy89kk
Pour écrire aux camarades (nous nous permettons de diffuser les noms, car ils ont été diffusés via le communiqué du 10 février), vous pouvez leur écrire même une petite carte en anglais, ça fera toujours plaisir, et ça apporte un soutien moral et psychologique très important :
Rizzo Antonio
Salvato Lorenzo
Ruggeri Silvia
Volpacchio Giada
Blasi Niccolò
De Salvatore Giuseppe
Antonello Italiano
Irene Livolsi
Giulia Gatta
Giulia Travain
Fulvio Erasmo
Caterina Sessa
Martina Sacchetti
Carlo De Maur
Adresse de la prison de Turin :
C.C. Lorusso e Cutugno
via Maria Adelaide Aglietta, 35,
10149 Torino TO.
Italie
Les arrestations sont nombreuses, et certain.e.s avec des accusations graves qui les contraindront à la détention pour un temps long. Nous appelons toutes les personnes solidaires à envoyer un don pour les soutenir au compte bancaire de Giulia Merlini et Pisano Marco
IBAN IT61Y0347501605CC0011856712
ABI 03475 CAB 01605
BIC INGBITD1
MASSIMA SOLIDARIETA
LIBER* TUTT*
LIBERONS-LES !
SOLIDARITE MAXIMUM
BREAKING NEWS : « 11 personnes arrêtées durant la manifestation de samedi vont être relâchées sous peu, elles pourront quitter la prison sous peu, mais elles devront se soumettre à un contrôle judiciaire : aller signer quotidiennement dans un commissariat.
Parmi les chefs d’accusations, le juge d’instruction (si nous ne nous trompons pas sur la traduction de « gip ») a confirmé seulement celui de résistance envers un agent public (comparable à celui de rébellion en France) lors de leur arrestation. La solidarité de ces derniers jours a complètement coulé les actions du préfet, du maire et du premier adjoint, leur politique de terre brûlée autour des arrêté.e.s et leur tentative de diviser les manifestants entre bons et méchants. »
dans un communiqué tout récent de Macerie, lisible ici en italien :
https://www.autistici.org/macerie/?p=33338

LIENS POUR EN SAVOIR PLUS

Tous ces liens sont en italien, mais peut être que vous pourrez comprendre une partie avec google traduction pour les non-italianistes. Et en commentaires de cette publication, nous avons fait un petit fil « bande son », cadeau bonus.
Communiqué des occupants sur le site autistici :
https://www.autistici.org/macerie/?p=33324
Article à propos de l’expulsion sur Infoaut :
https://www.infoaut.org/metropoli/asilo-sotto-sgombero
Texte d’Offensiva Rivoluzionaria :
http://offensivarivoluzionaria.org/…/torino-che-la-guerra-…/
Article à propos cortège du samedi 9 février sur Inofaut :
https://www.infoaut.org/…/torino-9-febbraio-un-corteo-giova…
Article du journal en ligne Lettera43 parlant des accusations de terrorisme :
https://www.lettera43.it/…/centro-sociale-torino-as…/228937/
Sublime texte d’appel à la résistance via Carmilla online :
https://www.carmillaonline.com/…/dallo-sgombero-dellasilo-…/
Trois vidéos de la manifestation de samedi 9 février, nous n’en partagerons pas plus car nous ne voulons pas aider la police dans son objectif d’identification des présent.e.s
https://www.youtube.com/watch?v=nF2oUL7LM_0&t=31s
https://www.youtube.com/watch?v=EYE0XDQcJyE
https://www.youtube.com/watch?v=wucpfodNjwc

[Action directe] Qu’ils respectent leurs lois ou non, que crèvent tous les capitalistes !

Athènes (Grèce) : Attaque incendiaire contre des véhicules d’un proxénète

325 / vendredi 1er février 2019

Qu’est ce qu’il fait, le repaire d’un proxénète sur l’avenue Heraklion, hein ?
Il brûle !

A l’aube de jeudi 20 décembre 2018, une mauvaise surprise a troublé l’entière famille d’Aggelos Giannakopoulos, le patron des boulangeries « Horiatiko » et « Attica Bakeries », dans leur résidence familiale du 29 avenue Heraklion, dans le quartier athénien d’Ano Patisia. Trois des voitures familiales ont été enveloppées par les flammes, la façade a été endommagée et les fenêtres du rez-de-chaussée ont explosé. Cette résidence est le même bâtiment dans lequel, il y a quelques années, les frères Giannakopoulos emprisonnaient, faisaient chanter et prostituaient des femmes venant de l’Europe de l’Est, cela dans des clubs de lap dance qui leur appartenaient, dans des rendez-vous privés et aussi dans des « bars » sordides à travers toute la Grèce.

Histoires policières…

L’été 2007, les flics, le Procureur et des inspecteurs du Service des délits économiques et financiers débarquent dans cet immeuble. La presse relaye l’information que Angelos Giannakopoulos est à la tête d’un réseau international de traite de femmes. Des maquereaux avec les relations avec ldes agences d’emploi dans des pays de l’Europe de l’Est ramenaient des femmes, leur soustrayaient leurs documents d’identité et vendaient leurs corps à des clients. Malgré l’opération « coordonnée », les deux frères Giannakopoulos ont réussi à s’enfuir, tandis que des dizaines de petits poissons sont arrêtés ; parmi eux, ça se fera remarquer l’ex policier Konstantinos Kyrou. Les bénéfices de ce réseau étaient blanchis dans des dizaines de boulangeries et magasins tous à fait « légaux », de propreté des frères Giannakopoulos par le biais d’une société établie à l’étranger. Les recherchés étaient accusés de la traite de femmes adultes et mineures, d’enlèvement, de lésions, de trafic de drogue, de contrefaçon et de blanchissement d’argent. L’acte suivant de ce théâtre se joue seize mois plus tard, en novembre 2008, quand a lieu une deuxième opération de police, coordonnée avec l’Interpol (tout comme la première fois), qui vise les activités de Giannakopoulos.

Il arrive à nouveau à s’enfuir, malgré des dizaines d’arrestations. Tout au long de la période de sa cavale, les boulangeries ouvrent l’une après l’autre et les activités nocturnes fleurissent.

…et aventures judiciaires

Après des nombreux reports, en février 2015 commence le procès pour la première opération. La Cour d’assise condamne Angelos Giannakopoulos « à un total de 10 ans et six mois de prison, Mihail Kretou à 12 ans et six mois de prison, Eliostor Igor (citoyen moldave) à 10 ans et dix mois de prison, tandis que Konstantinos Kyrou est condamné à 10 ans ». Avec le payement d’un total de 340.000€ de caution, tout le monde est libre de continuer les affaires jusqu’au procès en Appel (qui n’a pas encore eu lieu).
En novembre dernier (2018), les trafiquants passent sous procès pour la deuxième affaire et sont acquittés, grâce aussi au fait qu’ils ont comme avocat principal Babis Lykoudis (impliqué dans les affaires Energa-hellas Power, Tsohatzopoulos et Lavrentiadis). Le réseau a pris soin soit de faire changer les dépositions, soit d’éliminer les femmes qui pouvaient témoigner à charge.

Les intérêts commerciaux (publiquement connus) d’Angelos Giannakopoulos

Giannakopoulos participe aux réseaux d’exploitation de la prostitution depuis les années 90. Au même temps, en 1999 il a ouvert le premier magasin « Horiatiko », dans le but évident d’avoir une couverture légale pour blanchir l’argent de son important chiffre d’affaire nocturne. Avant la première opération policière, ses affaires incluaient des dizaines de magasins « Horiatiko », dont K. Kyrou était chef du personnel, plusieurs club de lap-dance (les plus connus étaient le « Star », sur l’avenue Heraklion, et le « Alcatraz », sur l’avenue Sygrou) et une société offshore à Cypre. Dans le période après les poursuites et jusqu’à aujourd’hui, en plus des magasins « Horatiko », qu’il possède directement, des très nombreuses franchises sont ouvertes aussi, la chaîne « Attica Bakeries » est fondée et Angelos Giannakopoulos devient un acteur majeur dans le marché du pain, avec les magasins en mode « camps de travail » ouverts 24 heures sur 24 dans les centres de plusieurs villes. Au même temps, il ouvre des cafés et aussi l’entreprise d’importation de café « Kimbo », tout en continuant avec des nouvelles activités nocturnes et des participations dans le club « Lohan » à Gazi, ainsi que des nightclubs à Mykonos.

Nipson monan opsin
(note du traducteur anglais : expression dérivée du palindrome, en Grec ancien « Nipson anomēmata mē monan opsin », qui signifie « Lave les péchés, pas seulement le visage » ou « Lave mes transgressions, pas seulement mon visage », paraphrasé ironiquement ici de façon à signifier « Lave seulement le visage »)

Tout mafieux qui se respecte se blanchi, dans son temps libre avec… la charité. Angelos Giannakopoulos finance la ONG « Réseau grec-européen pour les femmes » (!) et parraine des syndicats et des victimes de tremblements de terre, ou du moins c’est ce qu’il prétend dans les tribunaux et sur le site de son entreprise. De plus, il attire les flash des paparazzi quand il roule des mécaniques comme un jeun marié ou se fait photographier avec des politiciens et des VIP dans des galas et des fêtes.

Si une façon de se blanchir est le système des célébrités, l’autre est l’État.
En tant que mafieux, mais aussi en tant qu’employeur, Angelos Giannakopoulos n’aurait pas survécu pendant 30 ans sans la tolérance de l’État, sa couverture et son assistance. Des « échecs » de la police à la capturer, à l’Unité d’investigation des délits financiers / Institut d’assurance sociale qui ont trouvé que ses déclarations étaient ok, tous les contrôleurs d’État et les institutions répressives le tirent d’affaire. Son visage est celui du monde du business nocturne, avec trop de cruauté et le culot. Cependant, on le reconnaît pour son image de self-made vedette de films d’amour, ce qui le rend spécial à nos cœurs. Il est le premier proxénète, trafiquant de drogue et racketteur qu’on connaît qui ne se cache pas, mais qui cherche prestige et publicité.

Des femmes brûlées sur le bûcher

Les migrantes prisonnières d’Angelos Giannakopoulos et de sa mafia sont la pointe de l’iceberg d’une société patriarcale, dans laquelle les femmes doivent être soumises à l’homme, au mari, au père, au copain, au frère, au client, au trafiquant et au client sexuel. Les récents assassinats de Helen à Rhodes et d’Aggeliki à Corfu sont des exemples de cette situation. Avec la même facilité avec laquelle elle pointe le doigt et condamne les assassins, la société grecque fait un clin d’œil aux conditions qui produisent les violeurs de la porte d‘à côté. La violence patriarcale, celle due à la classe, au genre, à la race, à la sexualité, à l’age ou tout autre forme de violence exercée par des autoritaires, ne s’arrête pas avec la punition, mais elle va plus loin : elle sert d’exemple, envoyant un message à toutes les femmes pour qu’elles restent silencieuses, obéissantes, « normales », pour ne pas être les prochaines victimes.

Cette violence est omniprésente dans la réalité d’aujourd’hui. Du regard qui déshabille, les commentaires sexistes et le harcèlement dans la rue, les agressions sexuelles sur les lieu de travail, jusqu’aux viols, les agressions et les assassinats, le patriarcat ouvre des blessures dans nos corps et nos êtres, les délimite avec l’idéologie, les institutions et leurs fonctionnement. La moralité chrétienne définit la femme comme inférieure à l’homme, tout en stigmatisant comme hypocrite, fourbe, malhonnête, sale et menteuse chaque femme qui s’éloigne du modèle de la bonne chrétienne. D’un autre côté, ce style de vie réduit la féminité à une image raffinée et lustrée, existant toujours en fonction de l’homme. Au même temps, le Capital lie les femmes aux chaînes de production, pendant que la famille leur impose le rôle exclusif de la maternité, de la procréation et du ménage.

Lire la suite ici.

[Solidarité] Soirée de soutien pour des prisonniers anarchistes italiens

depuis Indy Bxl

samedi 9 février 2019 19:30

lieu : Acrata
adresse : Rue de la Grande Île 32, 1000 Bruxelles
acrata[a]post.com

Venez discuter, boire, manger, chanter pour aider à payer les frais liés à la défense des compagnons accusés d’avoir posé un engin explosif contre une librairie fasciste de la Casapound le 31 décembre 2016 à Florence.

– Point info
– Bouffe
– Karaoke

Le soir du nouvel an 2017, un engin explosif déposé devant la librairie fasciste « Il bargello » éclate au visage d’un policier peu soucieux qui l’enlevait à mains nues. Le 3 août, le squat historique de Florence est perquisitionné et expulsé dans le cadre d’une enquête concernant deux épisodes : l’attaque de la Saint-Sylvestre et le jet d’un cocktail Molotov contre une caserne des carabinieri à Florence le 21 avril . Ces deux évènements ont depuis lors été joints à l’« Opération Panico » (entamée l’année précédente) menée contre diverses actions qui ont eu lieu entre janvier et avril 2016, qui vont d’attaques nocturnes sur des locaux de Casapound ou de flics à des manifs sauvages ou encore un banquet antimilitariste. De nombreuses personnes ont été mises en examen, certaines d’entre elles soumises à des mesures de contrôle judiciaire puis libérées. Aujourd’hui, trois compagnons sont en détention préventive inculpés de « tentative d’homicide » et de « fabrication d’explosifs », le tout assaisonné d’une « association de malfaiteurs »…

Peu nous importe de savoir s’ils sont coupables ou innocents. Alors que les locaux fascistes se multiplient sur tout le territoire italien, notre complicité va à celles et ceux qui décident d’agir sans médiation contre la peste nationaliste, pour réaliser un monde qui n’ait plus besoin de frontières, de prisons et d’autorité.