Archives par mot-clé : Action directe

[Italie] La solidarité, c’est l’attaque !

Lu sur le blog Sans Attendre Demain.

Italie – Grèce : Face à la répression à Turin, Trente et Rovereto, la solidarité c’est l’attaque [7-21 février 2019]

[Ci-dessous une liste des manifs offensives et attaques réalisées en solidarité non seulement avec les compagnon-ne-s de Turin en proie à la répression (Pour leur écrire : Rizzo Antonio, Salvato Lorenzo, Ruggeri Silvia, Volpacchio Giada, Blasi Niccolò, De Salvatore Giuseppe – C.C. Lorusso e Cutugno, Via Maria Adelaide Aglietta, 35 10149 – Torino, Italie), mais aussi avec celles et ceux de Trente et de Rovereto arrêté.e.s le 19 février 2019, accusé.e.s de divers attaques incendiaires.]

Milan, 21 février : attaque d’une banque en solidarité

Cette nuit [du 20 au 21.02], nous avons attaqué la banque Intesa san paolo di Viale Umbria à Milan. Nous avons détruit toutes les vitres et le distributeur de billets au marteau.

Liberté pour les compagnon.ne.s de Turin !

Liberté pour les compagnon.ne.s de Trente et de Rovereto !

[Traduit par Sans Attendre]


Pinerolo, 21 février : Attaque en solidarité avec les anarchistes arrêté.e.s 

Cette nuit [entre le 20 et le 21.02.2019], nous avons attaqué le bureau de poste de Pinerolo, solidaires et complices avec les anarchistes arrêtés à Turin et dans le Trentin, et avec les compagnons arrêtés pour les événements de Florence et pour l’opération Scripta manent. SALVINI BOIA – L’ASILO EST PARTOUT »


Milan, 15 février : Action en solidarité avec les compagnons de Turin

Hier dans la nuit, nous avons brisé à coups de marteaux le DAB et les vitrines de la banque Intesa-San Paolode Via Meda. Sur la porte, le tag : « Liberté pour les compagnons arrêtés à Turin ».

On a choisi Intesa-San Paolo parce que c’est l’un des plus importants responsables de la gentrification du quartier Aurora [à prox. de l’Asilo à Turin], responsable par conséquent de l’expulsion de l’Asilo et, d’une certaine façon, de l’arrestation des compagnons.

Liberté pour tous, liberté pour toutes


Venise, 12 février : attaque d’un DAB

Dans la matinée du mardi 12 février, selon toute probabilité, quelques bourgeois ou touristes se seront retrouvés déconcertés et indignés de ne pas pouvoir retirer à l’Unicredit de San Pantalon à Venise, «Le terroriste, c’est l’État! Solidarité avec les arrêté*e*s de Turin!  » Les forces du M.A.L. ont encore frappé … dans le silence assourdissant des journaux infâmes, contre la ville vitrine, broyons-la ! LIBERTE  POUR TOU*TE*S


Turin, 10 février : Attaque incendiaire contre la prison

Dans la soirée du 10 février, lors de la manifestation devant la prison « les Vallettes » de Turin, après les émeutes qui ont suivi l’expulsion du squat l’Asilo, un cortège d’une centaine de personnes a avancé jusqu’aux abords de la prison en solidarité avec les personnes interpellées, des slogans « feu aux prisons » et quelques fumigènes ainsi que des cocktails Molotovs ont été lancés sur des murs de la prison. Un incendie a ensuite été déclenché par le jet d’un engin incendiaire au-dessus de l’enceinte de la prison (le compost et les ateliers de pâtisserie-boulangerie ont pris feu), les flammes ont fait exploser des bonbonnes de gaz et un pan de l’atelier s’est écroulé un peu plus tard dans la soirée.

Au sein de la prison étaient détenues les 11 personnes emprisonnées (libérées depuis) suite aux émeutes ayant suivi l’expulsion du squat de l’Asilo et les 6 personnes incarcérées lors de l’expulsion (pour association subversive).

[Reformulé de la presse par cracher dans la soupe (revue ici-même), 13.02.2019]


Thessalonique (Grèce), 9 février : explosion solidaire contre la chambre du commerce italo-grecque

Le samedi 9 février, nous avons attaqué la chambre de commerce italo-grecque de Thessalonique, laissant un engin explosif devant l’entrée principale, une action qui n’a pas été divulguée par les médias.

Cette attaque est une réponse à la répression exercée par l’État italien, avec le dernier exemple de l’opération d’expulsion de l’Asilo de Turin.

Au petit matin du jeudi 7 février, l’occupation a été expulsée et le même matin, six compagnons ont été arrêtés sous prétexte d’association subversive.
L’occupation existe depuis 24 ans et constitue un point de référence pour les actions continues menées contre les centres de détention pour immigrés, contre les expulsions de logements populaires et contre l’embourgeoisement des quartiers.
Ce coup répressif arrive à la fin d’un climat de persécution qui a frappé les anarchistes turinois ces dernières années, notamment par des arrestations, des obligations et des interdictions de séjour, et bien plus encore.

Cette attaque est un signe de solidarité envers les compagnons de Turin qui continuent à lutter
C’est aussi un signe de solidarité avec Spyros Christodoulou, en grève de la faim depuis le 14 janvier. Tiens bon Spyros.

CRÉONS DES LIENS DE SOLIDARITÉ ENTRE LES FRONTIÈRES QUI NOUS DIVISSENT

POUR UN MONDE SANS PRISON

SOLIDARITÉ AVEC L’ASILO OCCUPATO

LIBERTÉ POUR LES 6 ARRÊTÉS

LIBERTÉ POUR BATTISTI, MORT À L’ÉTAT

LIBERTÉ POUR LES PRISONNIERS DE L’OPÉRATION SCRIPTA MANENT ET PANICO

POUR L’ANARCHIE

[Publié sur indymedia athènes]


Turin, 9 février : manifestation et bordel en solidarité

Une manifestation a eu lieu en solidarité le 9 février, des voitures et des vitrines ont été attaqués, des poubelles en feu, un bus attaqué, également les portes de la mairie … 11 personnes ont été arrêtées toutes ont été libérés (avec obligation de pointer au comico pour tous et pour six d’entre elles un avis d’expulsion « foglio di via » de la ville de Turin a été émis).


Milan, 9 février : action en solidarité avec les arrêtés du Turin

Dans la nuit du vendredi 8 au samedi 9, une succursale de la poste italienne de la rue d’Agrate a été attaquée. La porte d’entrée et le guichet automatique ont été brisés à coup de marteau. Un tag a été laissé « FEU AUX CPR » ET « SOLIDAIRE AVEC LES COMPAGNONS ARRÊTES A TURIN


Bologne, 7 février : cortège en solidarité avec les arrêtés de Turin

Jeudi 7 février au soir, un cortège composé d’une trentaine de personnes « solidaires avec les personnes arrêtées à Turin et avec l’Asilo en cours d’expulsion » (texte de la banderole de tête) a traversé les rues du quartier de Bolognina avec des interventions au mégaphone, tags sur les murs et collage d’affiches autour des faits de la journée.
Les vitres et les guichets automatiques d’une BPM brisées le long de la route.
La Banque Populaire de Milan est l’une des banques actionnaires de Alba Leasing, propriétaire de l’immeuble du futur Centre de rapatriement de Modène.

 

[Traductions de l’italien de roundrobin par Cracher dans la soupe]

[Ecologie radicale] Dernier bouquin de Deep Green Resistance

Depuis la page fb Editions libre

Découvrez notre dernier livre : Deep Green Resistance (https://editionslibre.org/…/deep-green-resistance-un-mouve…/).

Extrait :

« Une taxonomie de l’action

Nous connaissons tous les taxonomies biologiques, qui classent les organismes vivants du règne jusqu’à l’espèce, en passant par l’embranchement et le genre. Bien qu’il existe des dizaines de millions d’espèces vivantes ayant des formes, des tailles et des habitats très différents, il est possible d’utiliser une taxonomie afin d’identifier rapidement un groupe très réduit.
Lorsque nous cherchons des stratégies et des tactiques efficaces, nous devons trier des millions d’actions passées et potentielles, dont la plupart se sont soldées par des échecs historiques ou ont abouti à des impasses. Une brève et grossière taxonomie de la résistance peut nous faire gagner beaucoup de temps et nous épargner bien des angoisses. À l’aide d’une catégorisation des actions, nous pouvons déterminer rapidement quelles tactiques sont vraiment efficaces et appropriées pour sauver la planète (ainsi que pour de nombreux types plus spécifiques d’activisme visant la justice écologique et sociale). Une taxonomie de l’action peut nous suggérer des tactiques que nous n’aurions peut-être pas envisagées autrement.

Nous pouvons schématiquement diviser l’ensemble de nos tactiques et de nos projets en deux catégories : les actes d’omission et les actes de commission (figure 6-1, « Une taxonomie de l’action », p. 285). Bien entendu, ces catégories se recoupent parfois. Une manifestation peut être un moyen de faire pression sur un gouvernement, une manière de sensibiliser l’opinion publique, une tactique ciblée de perturbation économique, ou les trois à la fois, selon l’intention et l’organisation. Par ailleurs, une tactique peut parfois en soutenir une autre ; un acte d’omission comme une grève est susceptible d’être bien plus efficace lorsqu’il est accompagné d’une propagande et de manifestations.

Avant de procéder à un rapide tour d’horizon des options taxonomiques de résistance dont nous disposons, il convient de vous avertir. L’Histoire peut beaucoup nous apprendre, mais ses leçons s’accompagnent d’un certain fardeau. Oui, les histoires de ceux qui ont choisi de contre-attaquer et de lutter sont pleines de courage, de drames et d’ingéniosité. Et, oui, de leurs triomphes et de leurs échecs, nous pouvons nous inspirer, nous imprégner. Mais ce faisant, nous apprenons également, et tel est le fardeau de l’Histoire, qu’il n’y a aucune solution de facilité.

Dans Star Trek, tous les problèmes peuvent être résolus au dernier moment de la scène finale en inversant la polarité des boucliers déflecteurs ; mais cela n’a rien à voir avec la réalité, ou avec notre avenir. Chaque victoire de la résistance a été obtenue dans le sang et les larmes, au prix d’angoisses et de sacrifices. Ce que l’Histoire nous enseigne douloureusement, c’est que les moyens de résister sont limités, qu’ils ont déjà été inventés, et qu’ils impliquent tous une lutte intense et risquée. Lorsque les résistants l’emportent, c’est bien souvent parce qu’ils ont combattu avec plus d’acharnement que ce qu’ils pensaient possible.

Voilà l’autre partie du fardeau dont nous héritons. Quand nous aurons appris les histoires de ceux qui se sont battus – quand nous les aurons vraiment apprises, quand elles nous auront fait pleurer, quand nous les aurons gravées dans nos cœurs, quand nos corps les porteront comme l’ancien combattant porte ses éclats d’obus – nous n’aurons plus d’autre choix que de combattre nous aussi. Alors, seulement, nous pourrons espérer nous montrer dignes de ce qu’ils ont accompli. Certains ont combattu dans les conditions les plus hostiles et les plus épouvantables qu’on puisse imaginer ; ils sont nos prédécesseurs dans la lutte pour la justice et pour un avenir soutenable. Mais ceux qui luttent n’appartiennent pas qu’au passé, ils existent aussi au présent [« Le verbe résister doit toujours se conjuguer au présent », disait Lucie Aubrac, NdT]. Et on ne les compte pas seulement parmi les êtres humains, mais parmi tous ceux qui ripostent.

Nous devons lutter. Si nous ne le faisons pas, nous mourrons, et pas uniquement dans le sens d’une mort physique. Lorsque vous aurez vraiment pris la mesure de l’abnégation, de la persévérance et de la bravoure dont les résistants ont fait preuve durant les périodes les plus sombres, il vous faudra soit agir, soit mourir en tant que personne morale. Nous devons combattre, non seulement pour triompher, mais pour montrer que nous sommes à la fois vivants et dignes de cette vie. »

Résumé
Depuis des années, Derrick Jensen pose régulièrement la question suivante à son public : « Pensez-vous que cette culture s’engagera de manière volontaire dans une transformation vers un mode de vie véritablement soutenable et sain ? » Personne, ou presque, ne répond par l’affirmative. Deep Green Resistance (DGR) commence donc par établir ce que les écologistes « mainstream » se refusent à admettre : la civilisation industrielle est manifestement incompatible avec la vie sur Terre. Face à l’urgence de la situation, les « technosolutions » et les achats écoresponsables ne résoudront rien. Pour sauver cette planète, nous avons besoin d’un véritable mouvement de résistance en mesure de démanteler l’économie industrielle.

Les auteurs
Derrick Jensen est un écrivain, un philosophe et un activiste états-unien, auteur de plus de 20 livres dont plusieurs best-sellers. Sa perspective est l’une des plus cruciales du mouvement écologiste. Parmi ses ouvrages, on retrouve notamment A Language older than Words, The Culture of Make Believe et les deux volumes de Endgame.
Lierre Keith est une écrivaine, féministe radicale, écologiste et militante pour la sécurité alimentaire. Son ouvrage Le mythe végétarien : Alimentation, Justice et Durabilité a été appelé « le livre écologiste le plus important de sa génération ».
Aric McBay est un militant et un petit agriculteur biologique. Il est également co-auteur, avec Derrick Jensen, du livre What We Leave Behind.

L’importance de ce livre
DGR évalue les options stratégiques qui s’offrent à nous, de la non-violence à la guérilla, et pose les conditions nécessaires à une victoire. Ce livre explore aussi les sujets, concepts et modes opératoires des mouvements de résistance et des grandes luttes de ces derniers siècles : les types de structures organisationnelles, les modalités de recrutement, la sécurité, les choix des cibles, etc. DGR n’est pas seulement un livre, c’est aussi un mouvement qui propose un plan d’action concret. Il s’agit d’une lecture obligatoire pour tout militant souhaitant comprendre les enjeux de notre temps, l’idéologie et les faiblesses de la culture dominante ainsi que les stratégies et tactiques de lutte efficaces.

Disponible sur la distro de l’Arrosoir, ici  ou chez votre libraire de quartier.

Pourquoi casser des vitrines ?

Vu sur le site Wallonie Libertaire

[Action directe] Qu’ils respectent leurs lois ou non, que crèvent tous les capitalistes !

Athènes (Grèce) : Attaque incendiaire contre des véhicules d’un proxénète

325 / vendredi 1er février 2019

Qu’est ce qu’il fait, le repaire d’un proxénète sur l’avenue Heraklion, hein ?
Il brûle !

A l’aube de jeudi 20 décembre 2018, une mauvaise surprise a troublé l’entière famille d’Aggelos Giannakopoulos, le patron des boulangeries « Horiatiko » et « Attica Bakeries », dans leur résidence familiale du 29 avenue Heraklion, dans le quartier athénien d’Ano Patisia. Trois des voitures familiales ont été enveloppées par les flammes, la façade a été endommagée et les fenêtres du rez-de-chaussée ont explosé. Cette résidence est le même bâtiment dans lequel, il y a quelques années, les frères Giannakopoulos emprisonnaient, faisaient chanter et prostituaient des femmes venant de l’Europe de l’Est, cela dans des clubs de lap dance qui leur appartenaient, dans des rendez-vous privés et aussi dans des « bars » sordides à travers toute la Grèce.

Histoires policières…

L’été 2007, les flics, le Procureur et des inspecteurs du Service des délits économiques et financiers débarquent dans cet immeuble. La presse relaye l’information que Angelos Giannakopoulos est à la tête d’un réseau international de traite de femmes. Des maquereaux avec les relations avec ldes agences d’emploi dans des pays de l’Europe de l’Est ramenaient des femmes, leur soustrayaient leurs documents d’identité et vendaient leurs corps à des clients. Malgré l’opération « coordonnée », les deux frères Giannakopoulos ont réussi à s’enfuir, tandis que des dizaines de petits poissons sont arrêtés ; parmi eux, ça se fera remarquer l’ex policier Konstantinos Kyrou. Les bénéfices de ce réseau étaient blanchis dans des dizaines de boulangeries et magasins tous à fait « légaux », de propreté des frères Giannakopoulos par le biais d’une société établie à l’étranger. Les recherchés étaient accusés de la traite de femmes adultes et mineures, d’enlèvement, de lésions, de trafic de drogue, de contrefaçon et de blanchissement d’argent. L’acte suivant de ce théâtre se joue seize mois plus tard, en novembre 2008, quand a lieu une deuxième opération de police, coordonnée avec l’Interpol (tout comme la première fois), qui vise les activités de Giannakopoulos.

Il arrive à nouveau à s’enfuir, malgré des dizaines d’arrestations. Tout au long de la période de sa cavale, les boulangeries ouvrent l’une après l’autre et les activités nocturnes fleurissent.

…et aventures judiciaires

Après des nombreux reports, en février 2015 commence le procès pour la première opération. La Cour d’assise condamne Angelos Giannakopoulos « à un total de 10 ans et six mois de prison, Mihail Kretou à 12 ans et six mois de prison, Eliostor Igor (citoyen moldave) à 10 ans et dix mois de prison, tandis que Konstantinos Kyrou est condamné à 10 ans ». Avec le payement d’un total de 340.000€ de caution, tout le monde est libre de continuer les affaires jusqu’au procès en Appel (qui n’a pas encore eu lieu).
En novembre dernier (2018), les trafiquants passent sous procès pour la deuxième affaire et sont acquittés, grâce aussi au fait qu’ils ont comme avocat principal Babis Lykoudis (impliqué dans les affaires Energa-hellas Power, Tsohatzopoulos et Lavrentiadis). Le réseau a pris soin soit de faire changer les dépositions, soit d’éliminer les femmes qui pouvaient témoigner à charge.

Les intérêts commerciaux (publiquement connus) d’Angelos Giannakopoulos

Giannakopoulos participe aux réseaux d’exploitation de la prostitution depuis les années 90. Au même temps, en 1999 il a ouvert le premier magasin « Horiatiko », dans le but évident d’avoir une couverture légale pour blanchir l’argent de son important chiffre d’affaire nocturne. Avant la première opération policière, ses affaires incluaient des dizaines de magasins « Horiatiko », dont K. Kyrou était chef du personnel, plusieurs club de lap-dance (les plus connus étaient le « Star », sur l’avenue Heraklion, et le « Alcatraz », sur l’avenue Sygrou) et une société offshore à Cypre. Dans le période après les poursuites et jusqu’à aujourd’hui, en plus des magasins « Horatiko », qu’il possède directement, des très nombreuses franchises sont ouvertes aussi, la chaîne « Attica Bakeries » est fondée et Angelos Giannakopoulos devient un acteur majeur dans le marché du pain, avec les magasins en mode « camps de travail » ouverts 24 heures sur 24 dans les centres de plusieurs villes. Au même temps, il ouvre des cafés et aussi l’entreprise d’importation de café « Kimbo », tout en continuant avec des nouvelles activités nocturnes et des participations dans le club « Lohan » à Gazi, ainsi que des nightclubs à Mykonos.

Nipson monan opsin
(note du traducteur anglais : expression dérivée du palindrome, en Grec ancien « Nipson anomēmata mē monan opsin », qui signifie « Lave les péchés, pas seulement le visage » ou « Lave mes transgressions, pas seulement mon visage », paraphrasé ironiquement ici de façon à signifier « Lave seulement le visage »)

Tout mafieux qui se respecte se blanchi, dans son temps libre avec… la charité. Angelos Giannakopoulos finance la ONG « Réseau grec-européen pour les femmes » (!) et parraine des syndicats et des victimes de tremblements de terre, ou du moins c’est ce qu’il prétend dans les tribunaux et sur le site de son entreprise. De plus, il attire les flash des paparazzi quand il roule des mécaniques comme un jeun marié ou se fait photographier avec des politiciens et des VIP dans des galas et des fêtes.

Si une façon de se blanchir est le système des célébrités, l’autre est l’État.
En tant que mafieux, mais aussi en tant qu’employeur, Angelos Giannakopoulos n’aurait pas survécu pendant 30 ans sans la tolérance de l’État, sa couverture et son assistance. Des « échecs » de la police à la capturer, à l’Unité d’investigation des délits financiers / Institut d’assurance sociale qui ont trouvé que ses déclarations étaient ok, tous les contrôleurs d’État et les institutions répressives le tirent d’affaire. Son visage est celui du monde du business nocturne, avec trop de cruauté et le culot. Cependant, on le reconnaît pour son image de self-made vedette de films d’amour, ce qui le rend spécial à nos cœurs. Il est le premier proxénète, trafiquant de drogue et racketteur qu’on connaît qui ne se cache pas, mais qui cherche prestige et publicité.

Des femmes brûlées sur le bûcher

Les migrantes prisonnières d’Angelos Giannakopoulos et de sa mafia sont la pointe de l’iceberg d’une société patriarcale, dans laquelle les femmes doivent être soumises à l’homme, au mari, au père, au copain, au frère, au client, au trafiquant et au client sexuel. Les récents assassinats de Helen à Rhodes et d’Aggeliki à Corfu sont des exemples de cette situation. Avec la même facilité avec laquelle elle pointe le doigt et condamne les assassins, la société grecque fait un clin d’œil aux conditions qui produisent les violeurs de la porte d‘à côté. La violence patriarcale, celle due à la classe, au genre, à la race, à la sexualité, à l’age ou tout autre forme de violence exercée par des autoritaires, ne s’arrête pas avec la punition, mais elle va plus loin : elle sert d’exemple, envoyant un message à toutes les femmes pour qu’elles restent silencieuses, obéissantes, « normales », pour ne pas être les prochaines victimes.

Cette violence est omniprésente dans la réalité d’aujourd’hui. Du regard qui déshabille, les commentaires sexistes et le harcèlement dans la rue, les agressions sexuelles sur les lieu de travail, jusqu’aux viols, les agressions et les assassinats, le patriarcat ouvre des blessures dans nos corps et nos êtres, les délimite avec l’idéologie, les institutions et leurs fonctionnement. La moralité chrétienne définit la femme comme inférieure à l’homme, tout en stigmatisant comme hypocrite, fourbe, malhonnête, sale et menteuse chaque femme qui s’éloigne du modèle de la bonne chrétienne. D’un autre côté, ce style de vie réduit la féminité à une image raffinée et lustrée, existant toujours en fonction de l’homme. Au même temps, le Capital lie les femmes aux chaînes de production, pendant que la famille leur impose le rôle exclusif de la maternité, de la procréation et du ménage.

Lire la suite ici.

[Appel] Contre la maxi prison

Vu sur Indymedia Bxl

English and nederlands below—————

Actions contre la Maxi-Prison de Bruxelles !
Février-mars 2019.
Chemin du Keelbeek, Bruxelles (Zad de Haren).

Après 9 ans de résistance, l’Etat belge et les entreprises s’obstinent en fixant les dates du début des travaux de la Maxi-Prison de Bruxelles. Fondations fin février et construction au printemps 2019. Ils peuvent planifier le début du chantier, ça ne signifie pas la fin de la lutte !
Ceci est un appel à intensifier la résistance, à tout type d’actions sur le chantier et contre les acteurs participant à ce projet de Maxi-Prison. On les mettra sous pression jusqu’à ce qu’ils arrêtent ce projet destructeur du social, de la nature et de toute perspective d’avenir appartenant au peuple !

Février 2019

Appel à actions contre le début des travaux. Le chantier se trouve au chemin du Keelbeek, 1000 Bruxelles (Haren). Si vous voulez vous joindre aux actions prévues ou/et pour plus d’infos : actionsagainstprisons@riseup.net.

Mars 2019

Festival anti-carcéral et mobilisation contre les acteurs (Etat belge et consortium Cafasso) participant à la construction de cette Maxi-Prison et pour les alternatives ! Du 22 au 27 mars, mobilisation, concerts, discussions, accueil prévu. Adresse de contact : alerte-keelbeek@riseup.net.

No prison, not in Haren, not anywhere !

Le projet de Maxi-Prison est né en 2008, au sein du conseil des ministres belges, assemblée opaque de centralisation de pouvoir. Il prévoit de détruire 19 hectares de terre arable, dernier poumon vert du nord de Bruxelles. Cette Maxi-Prison permettrait l’incarcération de 1200 personnes et, située en périphérie de Bruxelles, de les isoler loin de la ville, loin de la collectivité. Le chantier est commandé par l’Etat belge et est exécuté par Cafasso, un consortium d’entreprises abritant les multinationales les plus pourries, entre autres spécialistes de l’évasion fiscale. Aujourd’hui, le budget prévu est de plus de 3 milliards d’euros !

Contre cette Maxi-Prison, et contre toutes les taules ! Le système carcéral est un fléau !
Dans la vie quotidienne des détenu.e.s, il n’est que violence des matons, déshumanisation, isolement, stigmatisation et suppression de perspectives d’avenir.
Il nous arnaque car il fait croire qu’il règlera tous les problèmes sous un discours de sécurité, il est lâche car il impute une responsabilité individuelle lorsque nous sommes collectivement responsables, il n’est que vengeance car il obéit aux principes de punitions douloureuses.
Il s’agit d’une arme de guerre sociale, en s’attaquant à la même classe sociale, aux racisé.e.s, aux personnes refusant le formatage prévu par le système de domination et de production mis en place.
Lorsque l’on voit la répression grandissante face aux gilets jaunes, face à toute personne essayant de faire entendre sa voix, nous ne pouvons pas laisser cette prison se construire et se préparer à museler toutes les personnes désireuses de défendre leur droit !

Nous appelons à la résistance et aux actions contre la Maxi-Prison et contre toute forme de détention ! Février-mars 2019 !


NEDERLANDS——————–

Acties tegen de Mega-Gevangenis van Brussel !
Februari-maart 2019
Keelbeekweg, Brussel (ZAD van Haren).

Door het vastleggen van de data voor de aanvang van de werken, blijven de Belgische Staat en de ondernemers halsstarrig vastklampen aan de bouw van de Mega-Gevangenis en dit na 9 jaar weerstand. De funderingen worden gepland in februari en de bouw in de lente van 2019.
Het begin van de werken worden gepland, maar de strijd is zeker niet gestreden !
Dit is een oproep tot intensifiëren van de weerstand, tot elk type actie op de werf en tegen degenen die deelnemen aan dit project van Mega-Gevangenis. We zullen de druk opvoeren tot zij dit project van sociale vernietiging, vernietiging van de natuur en van elk toekomstperspectief voor de bevolking afvoeren !

Februari 2019

Oproep tot acties tegen de aanvang van de werken. De werf bevindt zich op de Keelbeekweg, 1000 Brussel (Haren). Indien jullie ons willen komen versterken en/of meer info willen : actionsagainstprisons@riseup.net.

Maart 2019

Anti-gevangenis Festival en mobilisatie tegen degenen die deelnemen aan de bouw van deze Mega-Gevangenis (de Belgische Staat en het consortium Cafasso) en VOOR alternatieven !
Van 22 tot 27 maart voorzien we mobilisaties, concerten, gesprekken, onthaal, …
Contact : alerte-keelbeek@riseup.net.

Geen gevangenis, niet in Haren en nergens niet !

Het project voor de Mega-Gevangenis is geboren in 2008, in de Belgische raad van ministers, een gesloten vergadering van gecentraliseerde macht. Het project voorziet de vernietiging van 19 hectare vruchtbare grond en de laatste groene long in het Noorden van Brussel. Deze Mega-Gevangenis zou de detentie van 1200 personen toelaten die, vermits ze gesitueerd is in de rand van Brussel, hen zou isoleren van de rest van de stad, ver van de gemeenschap.
De opdracht voor de werf werd gegeven door de Belgische Staat en wordt uitgevoerd door Cafasso, een consortium van ondernemingen waaronder de meest verdorven multinationals, gespecialiseerd in oa belastingontduiking. Op dit moment is een budget voorzien van 3 milliard euro !

Tegen deze Mega-Gevangenis en tegen alle gevangenissen ! Het gevangenissysteem is een plaag ! Het dagelijkse leven van de gedetineerden bestaat enkel uit geweld van bewakers, deshumanisatie, isolement, stigmatisatie en elke hoop op toekomstperspectief wordt hen afgenomen. Dit systeem bedriegt ons, want het doet ons geloven dat het alle problemen zal oplossen door middel van een discours van ‘veiligheid’. Het is laf want het legt persoonlijke fout ten laste, terwijl we collectief verantwoordelijk zijn. Het gaat enkel om wraak, want het past het principe toe van pijnlijke straffen.

Het is een wapen in een sociale oorlog, het valt telkens dezelfde klasse aan, viseert telkens dezelfde origines en de mensen die zich niet willen neerleggen bij een conditionering door het geïnstalleerde systeem van dominantie en productie. Wanneer we de groeiende repressie vaststellen, zoals tegen de Gele Hesjes en tegen ieder persoon die zijn/haar stem wil laten horen, kunnen we de bouw van deze gevangenis niet toelaten en ook niet de voorbereiding om iedereen het zwijgen op te leggen die haar/zijn rechten wil verdedigen !

We roepen op tot weerstand en tot actie tegen de Mega-Gevangenis en tege elke vorm van detentie ! Februari-maart 2019 !


ENGLISH———————–

Actions against the Brussels Maxi-Prison !
February-March 2019.
Chemin du Keelbeek, Brussels (Zad de Haren).

After 9 years of resistance, the Belgian state and the companies still insist on starting work on the Brussels Maxi-Prison and have set themselves a date : to lay the foundations by the end of February and to start construction in the spring of 2019. They may plan to start building, but that does not mean the end of the fight !
This is a call to intensify the resistance through any type of actions on the building site and against the actors participating in this Maxi-Prison project. We will pressure them until they stop this project which undermines society and nature along with any prospect of a future belonging to the people !

February 2019

Call for action against the start of the construction site. The construction site is at Keelbeek Road, 1000 Brussels (Haren). If you want to join the planned actions and / or for more info : actionsagainstprisons@riseup.net.

March 2019

Anti-prison festival and mobilization against the actors (Belgian State and Cafasso consortium) participating in the construction of this Maxi-Prison and for alternatives ! From March 22 to 27, mobilization, concerts, discussions, reception planned. Contact address : alert-keelbeek@riseup.net.

No prison, not in Haren, not anywhere !

The project of a Maxi-Prison was born in 2008, in the Belgian Council of Ministers, an opaque assembly of centralized power. It plans to destroy 19 hectares of arable land, the last green lung in the north of Brussels, in order to imprison 1,200 people, far from the city, in isolation from the community. The site is commissioned by the Belgian State and is executed by Cafasso, a consortium of companies housing some of the worst multinationals, specialists in tax evasion amongst other crimes. Today, the budget is over 3 billion euros !

Against this Maxi-Prison, and against all prisons ! The prison system is a scourge !
In the daily life of the detainees, there is only violence, dehumanization, isolation, stigmatization and suppression of future prospects.
It is a scam, because it acts like more security will solve the problem, it is cowardly because it imputes individual responsibility when we are collectively responsible, it installs a system built on revenge through its obedience to the principles of painful punishment.
It is a weapon of social war, always attacking the same social classes, people of race and those who refuse the format provided by the current system of domination and production.
When we see the growing repression facing yellow jackets, or indeed anyone trying to make their voices heard, we cannot let this prison be built and muzzle all those who want to defend their rights !

We call for resistance and actions against the Maxi-Prison and against any form of detention ! February-March 2019 !


[Répression] Procès contre des anarchistes en Belgique : la date est fixée.

Depuis Indymedia Bxl.

De 2008 à 2014, l’État belge a mené une vaste enquête visant les luttes multi-formes – mais toujours en-dehors des sentiers battus – qui s’attaquaient aux centres fermés, aux frontières, aux prisons et ce monde basé sur l’autorité et l’exploitation. Dans son collimateur : la bibliothèque anarchiste Acrata, des publications anarchistes et anti-autoritaires (Hors Service, La Cavale et Tout doit partir), des dizaines de tracts et affiches, une bonne centaine d’actions, d’attaques et de sabotages… bref, la lutte contre le pouvoir sous ses différentes expressions.

Perquisitions, micros, caméras devant et à l’intérieur de domiciles, filatures, mises sur écoute, infiltrations,… ce ne sont pas les moyens d’investigation qui ont manqué. Et pourtant tout cela n’a à aucun moment permis de prouver l’existence d’un supposé « groupe terroriste anarchiste » qui n’existait que dans les schémas autoritaires des flics. Pas prêt à lâcher l’affaire pour autant, le parquet a donc dû revoir ses ambitions à la baisse, mais compte bien faire payer l’addition à quelqu’un malgré tout. C’est finalement sous l’inculpation plus malléable d’ « association de malfaiteurs » que 12 compagnons et compagnonnes seront renvoyés devant le tribunal correctionnel le 29 avril et les jours qui suivront.

Mais en fait, cela vise tout individu qui, dans sa lutte contre ce monde, part de l’auto-organisation, de l’action directe et de l’hostilité envers toute autorité. En cela, ce procès est une attaque répressive contre la lutte anti-autoritaire dans son ensemble, une attaque qui s’inscrit dans un contexte de répression toujours plus grande à l’encontre de tous les indésirables et révoltés, aux frontières comme dans les quartiers, sur les lieux de travail comme dans les prisons,…

Le 22 octobre 2018, les échéances pour la comédie judiciaire ont été fixées. Dans les mois qui viennent, la défense et l’accusation devront déposer leurs conclusions écrites concernant le dossier. Le procès débutera alors le 29 avril 2019 et est censé durer 4 jours.

Les inculpations retenues sont :

  1. Avoir en qualité de provocateur, chef de bande ou pour y avoir exercé un commandement quelconque, fait partie d’une association formée dans le but d’attenter aux personnes et aux biens par la perpétration de crimes et de délits. (Accusation visant 3 personnes)
  2. Avoir fait partie d’une association formée dans le but d’attenter aux personnes et aux biens par la perpétration de crimes et de délits, pendant des périodes plus ou moins longues (Accusation visant 9 personnes)
  3. Tentative d’incendie contre le centre fermé de Steenokkerzeel lors de la manifestation sauvage du 21 janvier 2009 devant le centre fermé en question (Accusation visant 8 personnes)
  4. Avoir commis une attaque ou avoir résisté avec violences ou menaces envers six policiers lors de la manifestation sauvage du 21 janvier 2009 devant le centre fermé de Steenokkerzeel (Accusation visant 8 personnes)
  5. Menace d’un attentat contre les personnes ou les propriétés lors d’un lancement de feu d’artifice devant la prison de Forest le 4 octobre 2010 (Accusation visant 3 personnes)
  6. Destruction des propriétés mobilières d’autrui lors d’une bagarre avec les chauffeurs de deux limousines à la sortie de la « Rencontre autour du livre subversif » du 15 octobre 2011, (Accusation visant 3 personnes)
  7. Coups et blessures contre deux chauffeurs de limousine lors de cette même bagarre du 15 octobre 2011 (Accusation visant 3 personnes)
  8. Avoir commis une attaque sur deux policiers ou leur avoir résisté avec violences ou menaces lors d’une manifestation sauvage à Anderlecht du 12 novembre 2010 (Accusation visant 2 personnes)
  9. Coups et blessures sur un agent dans la nuit du 1 octobre 2010 (Accusation visant 1 personne)
  10. Fabrication et transport d’armes, en l’occurrence des barres de fer, des fumigènes et des clous tordus, le 1 octobre 2010 et le 12 novembre 2010 (Accusation visant 4 personnes)
  11. Graffitis à différentes occasions, avec la circonstance aggravante de « mobile de haine » (Accusation visant 7 personnes)
  12. Entrave méchante à la circulation à plusieurs occasions (Accusation visant 4 personnes)
  13. Avoir injurié des fonctionnaires européens, avec la circonstance aggravante de « mobile de haine » (Accusation visant 3 personnes)
  14. S’être publiquement attribué le titre d’avocat honoraire (Accusation visant 2 personnes)


Si se battre pour la liberté est un crime, l’innocence serait vraiment le pire de tout.

Pour replacer ce procès dans son contexte, nous vous renvoyons vers d’autres textes qui ont été écrits à l’occasion :
Sans relâche. A propos des récents coups répressifs contre les anarchistes et anti-autoritaires sur le territoire belge. (octobre 2013) http://lalime.noblogs.org/post/2016/03/29/sans-relache-a-propos-des-recents-coups-repressifs-contre-les-anarchistes-et-anti-autoritaires-sur-le-territoire-belge/
À propos du procès anti-terroriste à venir contre des anarchistes et des anti-autoritaires en Belgique (avril 2016) http://lalime.noblogs.org/files/2016/03/a-propos-du-proces-belgique.pdf

Puis, pour revenir un peu sur cette période-là, on peut recommander :
Tout doit partir. Pour la liquidation totale de ce qui nous détruit. Les numéros de ce journal sont consultables dans des différentes bibliothèques anti-autoritaires. On peut aussi les télécharger sur le net.
Brique par brique. Se battre contre la prison et son monde (Belgique 2006-2011). Paru aux éditions Tumult (tumult.noblogs.org)
Éclats de liberté. La lutte contre la construction d’un nouveau centre fermé pour clandestins à Steenokkerzeel (Belgique, 2009-2010). Paru aux éditions Tumult (tumult.noblogs.org)
Hors Service. Recueil de textes du journal anarchiste 2010-2014. Paru aux éditions Tumult (tumult.noblogs.org)

posté le 12 décembre 2018

la lime fait toujours office de caisse de solidarité.

Contact : lalime@riseup.net
et https://lalime.noblogs.org/sample-page/

[Grèce] Une bombe explose au siège d’un groupe media grec

Du journal rtbf du 17.12.18

Une bombe artisanale a explosé tôt lundi matin devant le bâtiment où siège le groupe de radiotélévision privée Skaï dans la banlieue balnéaire d’Athènes, sans faire de victime, provoquant des dégâts sur la façade de l’immeuble, a indiqué la police.

Le gouvernement a condamné cet « acte terroriste« , le Premier ministre Alexis Tsipras dénonçant un « attentat contre la démocratie« . La police antiterroriste a ouvert une enquête, privilégiant la piste des groupes extrémistes grecs.

La bombe de « grande puissance » composée d’un engin artisanal a explosé vers 2h30 locales, 45 minutes après un appel téléphonique anonyme à une autre chaîne de télévision et à un site d’information pour prévenir de l’imminence de l’explosion, a-t-on appris auprès d’une source policière.

Après cet appel, la police a aussitôt bouclé les rues avoisinantes et évacué l’immeuble où siège la radiotélévision Skaï, l’une des plus importantes du pays, appartenant à la famille d’armateurs Alafouzos.

Éclats

Selon la police, la bombe a été placée dans une rue étroite près de la clôture entourant l’immeuble, ce qui a causé une « grosse déflagration« . Les vitres de la façade du bâtiment de Skaï ont volé en éclat, provoquant « d’importants dégâts« , selon un communiqué de la station, dont le siège est situé dans la banlieue de Néo Phaliro.

Les attentats visant des radiotélévisions, banques, établissements publics ou représentations diplomatiques sont récurrents en Grèce depuis des années, imputés à des groupes anarchistes ou d’extrême-gauche.

Récidive

Le 13 novembre, une tentative d’attentat à l’engin incendiaire avait eu lieu devant le domicile d’un vice-procureur de la Cour de cassation à Athènes. Le dispositif avait été découvert par la police et désamorcé à la suite de deux appels téléphoniques anonymes d’avertissement à deux médias.

L’attentat contre Skaï est « un attentat des puissances lâches et obscures contre la démocratie ; elles ne vont pas toutefois réussir leur objectif, de terroriser ou de désorienter« , a déclaré Alexis Tsipras, cité dans un communiqué de ses services.

Le chef du gouvernement de coalition, mené par son parti de gauche Syriza et du petit parti souverainiste de droite Anel, a exprimé « son soutien sincère aux journalistes et à tous ceux qui travaillent à la chaîne« . Kyriakos Mitsotakis, le chef du parti de droite Nouvelle-Démocratie, principal parti d’opposition, s’est rendu sur place pour exprimer « son soutien aux employés« . « La démocratie et la pluralité ne peuvent être muselées« , a-t-il déclaré.

Plusieurs médias sous un même toit

L’immeuble de plusieurs étages de Skaï abrite également le quotidien Kathimérini, principal journal de centre-droit d’opposition, comme la radiotélévision. « L’attentat terroriste ne va pas nous décourager (…), nous allons continuer à faire notre travail en surveillant le pouvoir avec indépendance« , a indiqué le communiqué de Skaï, accusant le gouvernement de ne pas protéger suffisamment les médias malgré « les menaces récurrentes contre la station« . « Certains cadres gouvernementaux et des mécanismes de propagande ont transformé la station en une cible« , poursuit ce communiqué.

Le porte-parole du gouvernement Dimitris Tzanakopoulos a rejeté ces accusations et « toute tentative de lier cet acte terroriste à la confrontation politique« .

[Terrorisme d’état] Ce que l’attentat contre Léopold II nous enseigne sur le terrorisme moderne

Cette article relayé par les journaflics du Soir – article ici – montre à quel point  des soi disants chercheurs universitaires peuvent être des larbins de l’autorité en faisant des parrallèles plus que douteux entre des anarchistes… et des islamistes. Tenter de trouver des points communs entre ceux qui veulent détruire le pouvoir et ceux qui veulent le conquérir (de l’extrême droite à l’extrême gauche) a toujours permis au Capital et à sa pseudo-démocratie de se faire passer pour l’unique société possible. De plus l’article contient un ramassis de conneries.. Ces « chercheurs » semblent oublier la peine de mort qui frappa de nombreux anarchistes ainsi que les dites Lois Scélérates. On remerciera quand même ces pignoufs de nous avoir fait connaitre Gennaro Rubino qui tenta d’assassiner l’un des plus sanglant bourreau de l’histoire belge et d’Europe dont la statue figure encore sur maintes place du pays.
– Ntk

Plusieurs parallèles peuvent être faits entre l’anarchiste Gennaro Rubino, qui tenta d’assassiner Léopold II le 15 novembre 1902, et les terroristes de notre époque.

ui se souvient de la tentative d’attentat contre le roi Léopold II ? La Fête du Roi marque l’anniversaire d’un acte terroriste majeur dans l’histoire belge, et pourtant tombé dans l’oubli. Le 15 novembre 1902, il s’en fallut de peu pour que Gennaro Rubino, un anarchiste italien, n’abatte le « roi bâtisseur » lors du Te Deum annuel. Au passage du cortège royal, Rubino tire plusieurs coups de feu, mais il manque sa cible. Avant d’être rapidement neutralisé, jugé et emprisonné. (1)

A la relecture de cet événement, certains parallèles avec le contexte de menace terroriste actuel apparaissent instructifs, voire troublants. Notamment si l’on se penche sur le profil de Rubino, qui reflète à bien des égards celui des jeunes djihadistes. Son « processus de radicalisation », comme on l’appelle aujourd’hui (le terme n’existait pas à l’époque), n’est pas sans rappeler celui de jeunes comme Abdelhamid Abaaoud ou Salah Abdeslam.

D’abord, comme d’autres aujourd’hui, il est admis que Rubino se serait radicalisé en prison dans les années 1890, notamment suite à sa rencontre avec un terroriste italien condamné à 20 ans de prison pour attentat à la bombe, qui le familiarise avec les théories socialistes utopistes et anarchistes.

Une dimension transnationale

Mais des idées radicales ne se transforment pas automatiquement en actions radicales. Ce n’est en effet que dix ans plus tard qu’il fomentera son attentat contre la monarchie belge. Dix années au cours desquelles il fréquente et milite auprès des milieux socialistes et anarchistes londoniens (on soulignera ici la dimension transnationale des réseaux anarchistes, comme des réseaux djihadistes). Comme dans la majorité des dossiers terroristes actuels, il est ardu de retracer précisément le « parcours de radicalisation » d’un individu, et de mesurer l’importance de chaque facteur. Souvent, les grandes causes se mélangent aux petites histoires personnelles. Chez Rubino, c’est une cascade d’événements qui va précipiter son passage à l’acte. Ceci sur fond de dépression et de tendances suicidaires, comme chez plusieurs terroristes contemporains.

Une idéologie « bricolée »

Au niveau de l’idéologie, Rubino se montre réceptif aux idéaux socialistes (il prénommera son enfant Marx) mais aussi aux thèses anarchistes. Ne pouvant visiblement se résoudre à choisir, il « bricole » sa propre idéologie en mélangeant différents éléments de celles-ci. Il se crée une idéologie sur-mesure, à la carte, à travers laquelle il construit sa propre vision du monde. Cette malléabilité doctrinaire est également quelque chose de fort présent dans le mouvement djihadiste actuel. Beaucoup de djihadistes européens maîtrisent mal les textes religieux, mais ils ont « bricolé » une idéologie qui leur permet de justifier leurs actes et, plus largement, leur existence.

Un passé délinquant

Un autre élément qui rapproche Rubino de nombreux terroristes modernes est son casier judiciaire. Le passé délinquant ou criminel de nombreux djihadistes, notamment ceux liés aux attentats de Paris et Bruxelles, est de notoriété publique. Plusieurs études ont montré que Daesh avait particulièrement recruté au sein de la jeune délinquance. Le lien entre criminalité et terrorisme n’est pas neuf, cependant. Rubino qui a fait de la prison à plusieurs reprises en est un bon exemple. Plus largement, les anarchistes avaient théorisé et institué le « droit de voler », et même de tuer à cette fin, tout comme des recruteurs djihadistes tels que Khalid Zerkani ont justifié le droit de voler les « mécréants » au nom du djihad.

Une vague meurtrière

Au-delà du cas spécifique de Gennaro Rubino, on pourrait également dresser un parallèle plus global entre le contexte actuel de menace terroriste élevée, et la menace anarchiste à la fin du 19e siècle et au début du 20e. Cette dernière visait les milieux bourgeois de manière indiscriminée («  aucun n’est innocent  », dira l’un d’eux à son procès) comme les djihadistes s’attaquent aux mécréants aujourd’hui. A une époque où les mesures sécuritaires étaient moindres, l’anarchisme a culminé avec l’assassinat de plusieurs souverains et présidents occidentaux. La Belgique ne fut pas épargnée par cette vague d’attentats, d’ailleurs. Entre 1874 et 1914, des dizaines d’attentats politiques furent commis. Le 4 avril 1900 un jeune bruxellois tire sur le Prince de Galles, le futur roi britannique Edouard VII, de passage à Bruxelles. Mais comme Rubino, il manque sa cible de peu.

Une méthode inefficace

Bien entendu, les parallèles historiques ont leurs limites, et il faudrait se garder d’essayer de lire l’avenir en regardant le passé. Ceci dit, quelques brèves leçons peuvent en être tirées. Tout d’abord, l’attentat de Rubino fut un échec total : non seulement le roi survécut, mais il en sortit grandi à une époque où sa popularité n’était pas au plus haut. Par ailleurs, contrairement à son ambition, Rubino n’initia pas une révolte populaire. Ceci souligne plusieurs réalités fondamentales du terrorisme : son côté marginal, limité à un petit groupe d’individus ; l’arrogante certitude de ceux-ci, persuadés d’écrire l’Histoire ; ou encore l’inefficacité du terrorisme à atteindre ses objectifs.

Que cet attentat soit totalement tombé dans l’oubli est aussi révélateur d’une autre vérité, conséquence des précédentes : le terrorisme ne dure pas. Avec le temps, les mouvements terroristes s’essoufflent et le caractère marginal de la menace n’en ressort que plus fortement. Jusqu’à ce qu’elle disparaisse, y compris de nos mémoires.

Un affaiblissement

Enfin, pour conclure, la leçon la plus importante est sans doute celle-ci : quand le terreau qui nourrit le terrorisme se tarit, la radicalisation s’affaiblit et le terrorisme finit par s’éteindre. Le terrorisme anarchiste cessa presque totalement à partir de 1900 car le mouvement ouvrier organisé, et surtout les syndicats, offraient à la classe ouvrière une perspective crédible pour sortir de la marginalisation et de l’exclusion sociale, et en tout cas une alternative aux bombes. La voie légale et constitutionnelle s’avéra plus efficace que la « propagande par les actes » pour forcer la réforme des droits politiques et sociaux, et apporter des améliorations à la vie quotidienne.

(1) Nous recommandons l’ouvrage de référence écrit par Anne Morelli (2006) : Rubino, l’anarchiste italien qui tenta d’assassiner Léopold II.