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[La police travaille] Coups, intimidation, harcèlement: 21 policiers impliqués dans 531 faits

Le comité P – la police des police déjà dénoncé pour sa partialité – fait quelques révélations sur la face immergée de l’iceberg des violences policières. Comme d’hab l’analyse des journaleux tente de nous faire gober que ce serait seulement le fait de quelques individus violents salissant la profession alors qu’il suffit de les subir un minimum pour piger que cette violence est encouragée et encadrée par la loi.
On ne veut pas de bons flics, on ne veut plus de police du tout !
Coups, intimidation, harcèlement: 21 policiers impliqués dans 531 faits majoritairement liés à la violence
RTBF le 7/02/19

Qu’est-ce qui favorise la violence policière? Un profil, un contexte, une organisation de travail? Quelles sont solutions face à ce phénomène? Pour tenter de répondre à ces questions, le comité P – la police des polices – s’est basé sur des cas précis et a sorti les dossiers de 21 policiers déjà signalés auprès de ses services pour des faits de violences.

Qui sont-ils? Ces policiers viennent de 14 zones de polices différentes, dont un service de police fédérale. Ils sont tous inspecteurs ou inspecteur en chef dans des services opérationnels de première ligne. Pour chacun d’eux, le comité P a sorti l’ensemble des dossiers mettant en cause au moins un élément de violence, sans tenir compte de la nature des faits ou l’issue de l’affaire.

Violence, menace, agressivité

Entre 2001 et 2016, 531 faits – tous confondus – ont été enregistrés pour ces 21 policiers. Chacun ayant à son actif entre 12 et 47 faits. Si on va dans le détail :

177 faits (33%) ont trait à de la violence contre des personnes ou des biens

– 105 faits (19,8%) dénoncent de l’agressivité ou de l’intimidation

-27 faits (5,1%) sont des menaces

-31 faits (5,8%) ont trait a un manque de respect ou des insultes.

La moitié de ces policiers a déjà été dénoncé pour des faits de harcèlement au travail et un quart de ces policiers a aussi été dénoncé pour des violences intrafamiliales sur leur (ex) partenaire.

3 sont spécialistes en maîtrise de la violence et 7 forment les nouveaux

A lire ce descriptif, il y a déjà de quoi avoir froid dans le dos. Mais le plus étonnant, c’est que ces policiers sont toujours en fonction. Pire, trois de ces policiers ont même obtenu le brevet de spécialiste en maîtrise de la violence et forment donc leur collègue à cette question. Parmi eux, 7  sont aussi  » Mentor « , c’est-à-dire chargé d’accueillir et aider les nouvelles recrues à découvrir le métier.

Bref, tous les signaux d’alertes et filtres qui devraient s’enclencher ne fonctionnent clairement pas bien aussi sein de la police.

Pas assez de sanctions

Ainsi, le rapport du comité P souligne  » le manque de mesures concrètes ayant un impact concret » . C’est le cas notamment des sanctions disciplinaires, trop peu utilisées. « Ces faits ne sont in fine pas poursuivis (ni sanctionnés), et ce pour diverses raisons telles que l’absence d’éléments concrets, une situation de parole contre parole, un dépassement du délai raisonnable ». Or, cela ne veut pas dire qu’il n’y a pas eu de violence pour autant.

Certains responsables ou chef de service restent par exemple inactifs car une procédure judiciaire est en cours et se retrouve à la fin de celle-ci hors délais pour entamer une procédure disciplinaire. A l’inverse, d’autres ne sanctionnent pas parce qu’il n’y a pas de procédure judiciaire. Pourtant, le rapport est clair: judiciaire et disciplinaire ne sont pas liés, ne poursuivent pas la même finalité, le chef ne doit donc pas se sentir lié par la procédure judiciaire.

Mais au delà des questions de procédure, l’enquête évoque aussi une forme de frilosité à sanctionner et une forme de recherche de la paix sociale. « Cette prédominance de la paix sociale peut entraîner la persistance, voire le renforcement, de comportements et d’attitudes inadéquats chez certains membres du personnel. La discipline prendra le relais quand le membre du personnel a vraiment dépassé les limites, quand culturellement la direction ne peut rien faire d’autre que d’agir sur le plan disciplinaire, » note le rapport.

Des responsables pas au courant, consentants ou démunis

Autre problème: les informations sur le  » pédigrée  » des policiers violents ne circulent pas assez et pas bien, que ce soit entre les services du recrutement et de la sélection, les académies et les corps de police. Ainsi, les enquêtes disciplinaires, parfois nombreuses, ne se retrouvent pas souvent dans les dossiers personnels des policiers, soit parce qu’elles n’aboutissent pas, soit parce que la loi prévoit que les sanctions soient effacées des dossiers personnels après 2 à 5 ans. Or, certains éléments peuvent être utiles aux ressources humaines ou a un chef de corps. Par exemple lorsque le policier veut accéder à de nouvelles fonctions, changer de service ou obtenir le brevet pour former ses collègues à la maîtrise de la violence.

Lorsque le policiers violent est depuis plusieurs années dans un même service, ses chefs de service sont souvent conscients du problème mais n’agissent pas toujours en conséquence. L’enquête évoque deux cas de figure.  Le chef ne considère pas vraiment la situation comme problématique puisque le policier est par ailleurs très motivé et impliqué dans son travail. Autre situation: le chef voudrait faire quelques choses mais ne trouve pas de solutions car cela aurait un impact sur l’organisation du service.

Remédiation difficile

Dans certains cas, le service de contrôle disciplinaire peut proposer des formations pour le policier violent, par exemple en gestion de l’agressivité ou du stress.  Mais ces recommandations ne sont pas nécessairement suivies. Soit parce que le chef du policier estime  que ce n’est pas nécessaire, soit parce qu’il n’y a pas de place disponible dans ces formations.

[Analyse] Le piège du « Référendum d’Initiative Citoyenne »

En quelques jours, c’est devenu la principale revendication portée par de nombreux groupes de gilets jaunes, à tel point qu’une banderole « Le RIC sinon rien !!! Nous ne lâcherons pas !!! » a pris la tête de la manifestation tourangelle du 15 décembre.

Le sujet, repris par de très nombreux médias, a largement éclipsé les revendications sociales qui avaient pu émerger au cours des semaines précédentes : hausse du SMIC, des minimas sociaux, rétablissement de l’ISF, etc. L’enjeu serait de répondre au « malaise démocratique » en rendant au peuple sa souveraineté.

Cette revendication constitue un recul dans l’évolution du mouvement, au sein duquel semblait se dessiner un clivage de classe, entre d’une part les galériens des ronds points qui réclamaient plus de services publics et alertaient sur leur impossibilité de finir le mois, et d’autre part celles et ceux qui protestaient uniquement contre les « charges » et les « taxes ». Lire la suite la suite ici..

[la police travaille] Tous les uniformes ne sont pas bleus

de A.V. du journal Vers L’avenir du 14/11/18.

Des élèves choqués par un contrôle TEC-police: «Les bus étaient encerclés»

Un contrôle effectué lundi soir dans des bus du TEC a marqué les esprits d’étudiants des écoles de Welkenraedt.

«Après nos cours, (NDLR: vers 16 h 30), nous nous sommes rendus à la gare des bus, comme d’habitude. En arrivant, le chauffeur a ouvert toutes les portes. Ça n’arrive pas souvent. Vu le monde, beaucoup en ont profité pour entrer par l’arrière afin d’avoir une place assise. Une fois au niveau de la place de Welkenraedt, le bus a changé d’itinéraire pour se diriger vers le site des pyramides (NDLR: le centre culturel). Là, nous avons vu des policiers et des contrôleurs du TEC. Les bus étaient encerclés. Le dispositif était assez énorme. Nous nous sommes demandé ce qu’il se passait. Cherchaient-ils une arme? Deux, trois personnes du nôtre (NDLR: un des deux de la ligne 716 – Welkenraedt-Limbourg – qui circule à cette heure-là) ont été contrôlées.

Malheureusement, une d’entre elles n’avait pas validé son abonnement en entrant dans le bus. C’est alors qu’ils ont fait sortir tout le monde.»

Comme des dizaines, pour ne pas écrire des centaines, d’étudiants de la région, Clara Julémont (16 ans) a subi le contrôle organisé par le TEC, lundi en fin de journée, à Welkenraedt. Et, à l’image de beaucoup, elle a été outrée d’être accueillie par des policiers, armés, en gilets pare-balles. «Nous étions uniquement des étudiants, âgés de 11 à 18 ans. Je ne crois pas que nous méritions tout ça. Nous n’avons, en plus, pas été très bien traités: un contrôleur du TEC a demandé, sur un ton moqueur, à une personne qui n’avait pas validé son abo: ‘‘Vous ne prenez jamais le bus, ou quoi?”, tandis que j’ai eu droit à une remarque sévère car je prenais des photos des événements», raconte la jeune Goétoise.

«Sommes-nous dans un État militaire?»

Menés selon un calendrier bien précis, ces contrôles conjoints TEC-police sont réguliers sur les différentes lignes de la société publique. «Les policiers sont en appuis, au cas où ils doivent prendre le relais pour quelque chose qui dépasse les compétences de nos contrôleurs. Comme une absence de papier d’identité, un comportement suspect, la découverte de drogue», explique Stéphane Thiery, porte-parole du TEC. «Généralement, ils sont bien expliqués et rien n’est agressif. Je trouve que les parents devraient être davantage rassurés que mécontents de voir que des contrôles sont effectués.»

Ça n’a pas l’air d’être le cas de Flavia Barosco, la mère de Clara (et de deux autres jeunes, scolarisés à Welkenraedt, présents dans des bus «ciblés»). «Ce n’est pas le fait de contrôler qui me dérange, mais la manière dont ça a été fait ici. Ça ressemble à un traquenard. Je ne comprends pas. Je suis triste. Sommes-nous dans un État militaire? Je n’en veux pas à la police… mais sa présence était démesurée pour des étudiants», s’exclame-t-elle. «Une de mes filles a une amende de 10 euros, alors qu’elle a validé son abonnement. Si en plus leurs outils ne fonctionnent pas… Je ne compte certainement pas la payer. Et envoyer une lettre au TEC pour regretter les événements d’hier soir (NDLR: lisez lundi soir). »

 

[La prison tue] Nouveau suicide à la prison de Fleury-Mérogis, le treizième cette année

 

 

Image piquée du blog Page de Suie.

Un détenu s’est donné la mort à la prison de Fleury-Mérogis (Essonne) samedi, le treizième cette année dans la plus grande prison d’Europe, confrontée à une vague de suicides inhabituelle, a-t-on appris mardi auprès du parquet d’Evry.

Le détenu, un homme de 47 ans, s’est pendu avec ses lacets. «Il avait été identifié comme suicidaire et faisait l’objet d’un contrôle particulier», a expliqué le parquet.

Samedi soir, après une ronde, une surveillante a indiqué qu’il avait l’air «d’aller mal». «Les surveillants sont allés voir deux minutes après, ils l’ont trouvé pendu dans sa cellule. Ils l’ont décroché, mais il n’a pas pu être réanimé», a précisé le parquet, qui a ouvert une enquête, comme à chaque fois qu’un détenu se suicide. L’homme avait laissé une lettre.

Il se trouvait au quartier des nouveaux arrivants et était incarcéré depuis trois semaines, dans l’attente de son procès à Bobigny (Seine-Saint-Denis) pour des faits de violences volontaires et outrages.

En 2017, trois détenus s’étaient donné la mort à Fleury-Mérogis, qui héberge plus de 4.000 détenus. Un écart que les autorités peinent à expliquer: les effectifs de surveillants sont similaires par rapport à l’an dernier, comme la surpopulation carcérale, moindre par rapport à d’autres prisons d’Ile-de-France. Les bâtiments sont modernes et les conditions de détention y sont plutôt meilleures que dans d’autres prisons d’Ile-de-France.

Le dernier suicide à Fleury-Mérogis remonte à septembre. Un homme de 33 ans détenu depuis six mois et identifié comme vulnérable, avait été retrouvé pendu aux barreaux de sa cellule.

Par l’AFP via le journal Vers L’avenir du 13/11/18