Cafasso construit une maxi-prison, saccage le Keelbeek et les murs vomissent leur colère.
Ses bureaux en payent le prix.
Que la lutte batte son plein !
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Depuis la page fb Editions libre
Découvrez notre dernier livre : Deep Green Resistance (https://editionslibre.org/…/deep-green-resistance-un-mouve…/).
Extrait :
« Une taxonomie de l’action
Nous connaissons tous les taxonomies biologiques, qui classent les organismes vivants du règne jusqu’à l’espèce, en passant par l’embranchement et le genre. Bien qu’il existe des dizaines de millions d’espèces vivantes ayant des formes, des tailles et des habitats très différents, il est possible d’utiliser une taxonomie afin d’identifier rapidement un groupe très réduit.
Lorsque nous cherchons des stratégies et des tactiques efficaces, nous devons trier des millions d’actions passées et potentielles, dont la plupart se sont soldées par des échecs historiques ou ont abouti à des impasses. Une brève et grossière taxonomie de la résistance peut nous faire gagner beaucoup de temps et nous épargner bien des angoisses. À l’aide d’une catégorisation des actions, nous pouvons déterminer rapidement quelles tactiques sont vraiment efficaces et appropriées pour sauver la planète (ainsi que pour de nombreux types plus spécifiques d’activisme visant la justice écologique et sociale). Une taxonomie de l’action peut nous suggérer des tactiques que nous n’aurions peut-être pas envisagées autrement.
Nous pouvons schématiquement diviser l’ensemble de nos tactiques et de nos projets en deux catégories : les actes d’omission et les actes de commission (figure 6-1, « Une taxonomie de l’action », p. 285). Bien entendu, ces catégories se recoupent parfois. Une manifestation peut être un moyen de faire pression sur un gouvernement, une manière de sensibiliser l’opinion publique, une tactique ciblée de perturbation économique, ou les trois à la fois, selon l’intention et l’organisation. Par ailleurs, une tactique peut parfois en soutenir une autre ; un acte d’omission comme une grève est susceptible d’être bien plus efficace lorsqu’il est accompagné d’une propagande et de manifestations.
Avant de procéder à un rapide tour d’horizon des options taxonomiques de résistance dont nous disposons, il convient de vous avertir. L’Histoire peut beaucoup nous apprendre, mais ses leçons s’accompagnent d’un certain fardeau. Oui, les histoires de ceux qui ont choisi de contre-attaquer et de lutter sont pleines de courage, de drames et d’ingéniosité. Et, oui, de leurs triomphes et de leurs échecs, nous pouvons nous inspirer, nous imprégner. Mais ce faisant, nous apprenons également, et tel est le fardeau de l’Histoire, qu’il n’y a aucune solution de facilité.
Dans Star Trek, tous les problèmes peuvent être résolus au dernier moment de la scène finale en inversant la polarité des boucliers déflecteurs ; mais cela n’a rien à voir avec la réalité, ou avec notre avenir. Chaque victoire de la résistance a été obtenue dans le sang et les larmes, au prix d’angoisses et de sacrifices. Ce que l’Histoire nous enseigne douloureusement, c’est que les moyens de résister sont limités, qu’ils ont déjà été inventés, et qu’ils impliquent tous une lutte intense et risquée. Lorsque les résistants l’emportent, c’est bien souvent parce qu’ils ont combattu avec plus d’acharnement que ce qu’ils pensaient possible.
Voilà l’autre partie du fardeau dont nous héritons. Quand nous aurons appris les histoires de ceux qui se sont battus – quand nous les aurons vraiment apprises, quand elles nous auront fait pleurer, quand nous les aurons gravées dans nos cœurs, quand nos corps les porteront comme l’ancien combattant porte ses éclats d’obus – nous n’aurons plus d’autre choix que de combattre nous aussi. Alors, seulement, nous pourrons espérer nous montrer dignes de ce qu’ils ont accompli. Certains ont combattu dans les conditions les plus hostiles et les plus épouvantables qu’on puisse imaginer ; ils sont nos prédécesseurs dans la lutte pour la justice et pour un avenir soutenable. Mais ceux qui luttent n’appartiennent pas qu’au passé, ils existent aussi au présent [« Le verbe résister doit toujours se conjuguer au présent », disait Lucie Aubrac, NdT]. Et on ne les compte pas seulement parmi les êtres humains, mais parmi tous ceux qui ripostent.
Nous devons lutter. Si nous ne le faisons pas, nous mourrons, et pas uniquement dans le sens d’une mort physique. Lorsque vous aurez vraiment pris la mesure de l’abnégation, de la persévérance et de la bravoure dont les résistants ont fait preuve durant les périodes les plus sombres, il vous faudra soit agir, soit mourir en tant que personne morale. Nous devons combattre, non seulement pour triompher, mais pour montrer que nous sommes à la fois vivants et dignes de cette vie. »
Résumé
Depuis des années, Derrick Jensen pose régulièrement la question suivante à son public : « Pensez-vous que cette culture s’engagera de manière volontaire dans une transformation vers un mode de vie véritablement soutenable et sain ? » Personne, ou presque, ne répond par l’affirmative. Deep Green Resistance (DGR) commence donc par établir ce que les écologistes « mainstream » se refusent à admettre : la civilisation industrielle est manifestement incompatible avec la vie sur Terre. Face à l’urgence de la situation, les « technosolutions » et les achats écoresponsables ne résoudront rien. Pour sauver cette planète, nous avons besoin d’un véritable mouvement de résistance en mesure de démanteler l’économie industrielle.
Les auteurs
Derrick Jensen est un écrivain, un philosophe et un activiste états-unien, auteur de plus de 20 livres dont plusieurs best-sellers. Sa perspective est l’une des plus cruciales du mouvement écologiste. Parmi ses ouvrages, on retrouve notamment A Language older than Words, The Culture of Make Believe et les deux volumes de Endgame.
Lierre Keith est une écrivaine, féministe radicale, écologiste et militante pour la sécurité alimentaire. Son ouvrage Le mythe végétarien : Alimentation, Justice et Durabilité a été appelé « le livre écologiste le plus important de sa génération ».
Aric McBay est un militant et un petit agriculteur biologique. Il est également co-auteur, avec Derrick Jensen, du livre What We Leave Behind.
L’importance de ce livre
DGR évalue les options stratégiques qui s’offrent à nous, de la non-violence à la guérilla, et pose les conditions nécessaires à une victoire. Ce livre explore aussi les sujets, concepts et modes opératoires des mouvements de résistance et des grandes luttes de ces derniers siècles : les types de structures organisationnelles, les modalités de recrutement, la sécurité, les choix des cibles, etc. DGR n’est pas seulement un livre, c’est aussi un mouvement qui propose un plan d’action concret. Il s’agit d’une lecture obligatoire pour tout militant souhaitant comprendre les enjeux de notre temps, l’idéologie et les faiblesses de la culture dominante ainsi que les stratégies et tactiques de lutte efficaces.
Disponible sur la distro de l’Arrosoir, ici ou chez votre libraire de quartier.
Depuis Indymedia Bxl.
De 2008 à 2014, l’État belge a mené une vaste enquête visant les luttes multi-formes – mais toujours en-dehors des sentiers battus – qui s’attaquaient aux centres fermés, aux frontières, aux prisons et ce monde basé sur l’autorité et l’exploitation. Dans son collimateur : la bibliothèque anarchiste Acrata, des publications anarchistes et anti-autoritaires (Hors Service, La Cavale et Tout doit partir), des dizaines de tracts et affiches, une bonne centaine d’actions, d’attaques et de sabotages… bref, la lutte contre le pouvoir sous ses différentes expressions.
Perquisitions, micros, caméras devant et à l’intérieur de domiciles, filatures, mises sur écoute, infiltrations,… ce ne sont pas les moyens d’investigation qui ont manqué. Et pourtant tout cela n’a à aucun moment permis de prouver l’existence d’un supposé « groupe terroriste anarchiste » qui n’existait que dans les schémas autoritaires des flics. Pas prêt à lâcher l’affaire pour autant, le parquet a donc dû revoir ses ambitions à la baisse, mais compte bien faire payer l’addition à quelqu’un malgré tout. C’est finalement sous l’inculpation plus malléable d’ « association de malfaiteurs » que 12 compagnons et compagnonnes seront renvoyés devant le tribunal correctionnel le 29 avril et les jours qui suivront.
Mais en fait, cela vise tout individu qui, dans sa lutte contre ce monde, part de l’auto-organisation, de l’action directe et de l’hostilité envers toute autorité. En cela, ce procès est une attaque répressive contre la lutte anti-autoritaire dans son ensemble, une attaque qui s’inscrit dans un contexte de répression toujours plus grande à l’encontre de tous les indésirables et révoltés, aux frontières comme dans les quartiers, sur les lieux de travail comme dans les prisons,…
Le 22 octobre 2018, les échéances pour la comédie judiciaire ont été fixées. Dans les mois qui viennent, la défense et l’accusation devront déposer leurs conclusions écrites concernant le dossier. Le procès débutera alors le 29 avril 2019 et est censé durer 4 jours.
Les inculpations retenues sont :
Si se battre pour la liberté est un crime, l’innocence serait vraiment le pire de tout.
Pour replacer ce procès dans son contexte, nous vous renvoyons vers d’autres textes qui ont été écrits à l’occasion :
Sans relâche. A propos des récents coups répressifs contre les anarchistes et anti-autoritaires sur le territoire belge. (octobre 2013) http://lalime.noblogs.org/post/2016/03/29/sans-relache-a-propos-des-recents-coups-repressifs-contre-les-anarchistes-et-anti-autoritaires-sur-le-territoire-belge/
À propos du procès anti-terroriste à venir contre des anarchistes et des anti-autoritaires en Belgique (avril 2016) http://lalime.noblogs.org/files/2016/03/a-propos-du-proces-belgique.pdf
Puis, pour revenir un peu sur cette période-là, on peut recommander :
Tout doit partir. Pour la liquidation totale de ce qui nous détruit. Les numéros de ce journal sont consultables dans des différentes bibliothèques anti-autoritaires. On peut aussi les télécharger sur le net.
Brique par brique. Se battre contre la prison et son monde (Belgique 2006-2011). Paru aux éditions Tumult (tumult.noblogs.org)
Éclats de liberté. La lutte contre la construction d’un nouveau centre fermé pour clandestins à Steenokkerzeel (Belgique, 2009-2010). Paru aux éditions Tumult (tumult.noblogs.org)
Hors Service. Recueil de textes du journal anarchiste 2010-2014. Paru aux éditions Tumult (tumult.noblogs.org)
la lime fait toujours office de caisse de solidarité.
Contact : lalime@riseup.net
et https://lalime.noblogs.org/sample-page/
Jeudi dernier, de nuit, 117 activistes de France, Belgique et Suisse ont détruit 118 miradors. Des chasses du Hainaut ont été ciblées à coup de scie.
Fin de semaine dernière, la région de Thuin, Anderlues et Landelies a été visée par des actions antispécistes de sabotage visant la chasse. Philippe Baix, chef de cantonnement à Thuin nous confirme qu’un de ses agents de la DNF lui avait fait part d’exactions. «C’est à la police que les victimes doivent s’adresser. Je sais que des constructions en lisière de forêt ont été visées. Peut-être apprendrons-nous dans les jours qui viennent que d’autres installations ont été touchées.»
Partout en France et en Suisse, durant la nuit du 8 au 9 novembre 2018, des tours de chasse sont simultanément tombées, des pièges ont été détruits, des cabanes saccagées. Si on connaît le nombre d’acteurs, c’est parce que le mouvement à l’initiative de ces actes a communiqué par mail à la presse. Voici quelques extraits de leur message: «Pour la première fois, des activistes antispécistes ne se connaissant majoritairement pas et ne s’étant jamais rencontré·e·s ont agi de concert pour attaquer des outils servant le système spéciste. Mais ne vous y trompez pas, cette action internationale coordonnée n’est pas qu’une action anti chasse, la chasse n’est qu’une des nombreuses briques soutenant le système spéciste, y concourant, le banalisant… Par cette action d’ampleur, nous vous annonçons notre détermination radicale et irrévocable à nous opposer, par tous les moyens possibles, à vos logiques, habitudes et traditions mortifères qui font des autres animaux vos choses…
Notre espèce a créé et cultivé l’impuissance de toutes les autres pour faire de leurs vies des objets de jeux, de loisirs, de décoration, d’alimentation, d’outils à essais techniques et toxicologiques. Nous révoquons cet humanisme de guerre, cruel, injuste, macabre, immoral et indécent. Nous soutenons les membres des autres espèces dans leur lutte de libération et leur résistance rendue quasi impossible par notre espèce et ses structures oppressives…»
À Samrée en 2016 déjà
En février 2016 dans la région ardennaise de Samrée, pareille dégradation avaient été constatées sur un territoire de chasse. Dix miradors, soit huit servant à la battue et deux pour l’affût, avaient été renversés et débités en morceaux. «Ces miradors étaient disposés afin de pouvoir atteindre les quotas imposés par le DNF et essentiellement dans un but sécuritaire», rappelle Alain Paligot, secrétaire du conseil cynégétique du Bois Saint-Jean qui gère les lieux. «On n’a jamais mis la main sur les coupables.»
Par Dominique Wauthy du journal Vers l’Avenir du 13/11/18