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[Antifascisme] Nouvelle vidéo de Guillaume Deloison
Fascisme : Restructuration autoritaire d’un capitalisme en crise. Cette définition nous est offerte par le triptyque brossé par Emilio Gentile dans Qu’est-ce que le fascisme ? Histoire et interprétation : « l’essence totalitaire du fascisme » et est articulée autour de ses trois dimensions constitutives : l’organisation (mouvement de masse où prévalent des jeunes organisés en parti milice et fondant son identité sur le sens de la camaraderie et une volonté de destruction de la démocratie parlementaire), la culture (mythique, identitaire et excluante, anti-égalitaire et hierarchique) et les institutions (appareil policier, parti unique, symbiose entre le parti et l’État, corporatisme économique, esprit impérialiste) ». C’est une base solide pour expliciter le combat antifasciste. J’ai découvert l’antifascisme et sa force théorique à nuit debout. Cette lutte m’a sorti d’un marasme subjectiviste et m’a appris ce que signifie politiquement la solidarité. l’antifascisme m’a appris à discerner les monstres qui se cache dans le clair/obscur des illusions, des espoirs déchues et de la colère. J’ai appris à regarder de face l’horreur de ce monde et sa banalité, la souffrance et la douleur qu’il a produit et tend à produire encore, et ce que le combattre implique, dans sa chair, dans son cœur, dans ses relations. Il y a bien pire que la violence, son injustice continue. Dans la situation actuel d’effondrement la lutte antifasciste est criante d’actualité et aucune révolution ne saurait se passer de son expérience. Parce que lutter contre toute obéissance, contre toute autorité et ses ravages est une nécessité : Je suis antifasciste. Ne pas l’être c’est fermé les yeux sur la trajectoire abominable du capitalisme, c’est laisser crever les autres dans le confort de l’apathie. Adapté d'un texte de Thomas Moreau
[Analyses] Il n’y a pas de gouvernement révolutionnaire
Pourquoi vous ne pouvez pas utiliser l’État pour abolir la société de classe
Traduction d’un texte de Crimethinc.
Emma Goldman le savait. Mikhail Bakounine a prévenu tout le monde à ce sujet un demi-siècle avant la révolution russe. Les ancien.ne.s combattant.e.s du Black Panther Party et de la Black Liberation Army Ashanti Alston et Kuwasi Balagoon ont tiré la même conclusion. Le gouvernement révolutionnaire n’existe pas. Vous ne pouvez pas utiliser les instruments du gouvernement pour abolir l’oppression.
Depuis le milieu du XIXe siècle, les anarchistes ont affirmé.e.s que la clé de la libération ne consistait pas à s’emparer de l’État, mais bien à l’abolir. Pourtant, de Paris à Saint-Pétersbourg, de Barcelone à Beijing, les générations de révolutionnaires les unes après les autre ont dû apprendre cette leçon à la dure. Changer les politicien.ne.s au pouvoir change peu. Ce qui compte, ce sont les instruments dupouvoir – la police, l’armée, les tribunaux, le système pénitentiaire, la bureaucratie. Que ce soit un roi/une reine, un.e dicta.teur.trice ou un congrès qui dirige ces instruments, l’expérience des gouverné.e.s reste à peu près la même.
Cela explique pourquoi l’issue de la révolution égyptienne de 2011-2013 ressemble à celle de la révolution russe de 1917-1921, qui ressemble à celle de la révolution française de 1848-1851. Dans chaque cas, dès que les personnes qui ont fait la révolution ont cessé de tenter de réaliser d’une manière directe le changement social et ont tourné.e.s leurs espoirs vers des représentant.e.s politiques, le pouvoir s’est consolidé entre les mains d’une nouvelle autocratie. Que les nouv.eaux.elles tyran.ne.s soient issus de l’armée, de l’aristocratie ou de la classe ouvrière, qu’ils aient promis de rétablir l’ordre ou de personnifier le pouvoir du prolétariat, le résultat final était à peu près le même.
Le gouvernement en lui-même est une relation de classe. On ne peut pas abolir la société de classes sans abolir l’asymétrie entre souverain.e et gouverné.e. L’économie n’est que l’un des nombreux domaines dans lesquels des différence de pouvoir codifiés sont imposés au moyen de constructions sociales; la politique en est un autre. La propriété privée du capital est à l’économie ce que le pouvoir d’État est à la politique.
[affiche] La liberté vient toujours avec un couteau entre les dents
Regardez autour de vous, mais faites-le avec vos propres yeux. Voyez-vous comment la planète est devenue une gigantesque poubelle industrielle ? Voyez-vous comment les États étranglent les esprits et portent la guerre et le massacre partout ? Voyez-vous comment tout repose autour de nous sur l’exploitation et l’oppression de milliards de personnes ? Pouvez-vous encore compter les millions de morts de cet immense bain de sang sur lequel ce monde a construit ses gratte-ciels, ses supermarchés et ses usines ? Les affamés, les noyés, les massacrés, les bombardés, les irradiés, les torturés, les voyez-vous toutes ces piles de cadavres entassés ?
Peut-être. Mais tout est fait pour que vous n’en voyiez rien. Vous êtes exploités au travail, où vous accomplissez des tâches dont le sens vous échappe, sans la moindre satisfaction. Vous produisez des objets nuisibles, des aliments toxiques, des instruments de mort, des marchandises inutiles. Vous surveillez votre semblable, vous le tenez en laisse par l’administration, les papiers, les allocations. Vous êtes contrôlés à chaque instant de votre vie, tenus à l’œil par mille caméras et anesthésiés par mille drogues et ersatz. Vous êtes dégradés en votre for intérieur, car vous vivez avec, pour et grâce aux appareils technologiques qui vous dominent. Vous ne voulez plus rien qui ne soit déjà pré-formaté pour vous, vous ne désirez plus rien qui ne s’affiche déjà sur les écrans. Vous ne faites, en fin de compte, qu’obéir.
Et pourtant, c’est à vous tous que nous adressons ces paroles. Car nous nous reconnaissons aussi dans ce sombre tableau. Il faut avoir le courage de regarder les choses en face, et de se regarder soi-même dans le miroir. Que sommes-nous devenus ?
Les ennemis de la liberté sont forts. L’État dispose de puissants moyens de coercition et de contrôle (de la police à l’armée, de la prison à l’école, de l’administration aux tribunaux). Les capitalistes ne cessent de progresser dans le perfectionnement de l’exploitation. Les chercheurs rajoutent chaque jour un nouveau barreau à notre cage technologique. Les politiciens, les chefs religieux, les intellectuels au service de l’ordre tiennent fermement en main les troupeaux humains.
Mais voyez-vous, rien n’est complètement perdu. Nous en sommes convaincus au plus profond de nos cœurs. Car d’autres choses sautent également aux yeux. Hier, ce sont des régions entières qui se sont insurgées au cri de la liberté ; aujourd’hui, une vague de révolte déferle sur l’hexagone français et ailleurs. Des poignées d’insurgés lancent des attaques à tout va. Des casernes crament. Des entreprises crament. Des chantiers de nouvelles horreurs crament. Des institutions crament. Des laboratoires crament. Des antennes-relais crament. La rage montre ses dents.
Rien n’est complètement perdu. Chaque individu recèle en lui le choix de s’insurger. Seul ou avec d’autres, mais toujours en affrontant le pouvoir, en luttant. C’est le défi de la liberté qui réveille la dignité offusquée, la vie piétinée, le rêve aplati. Voilà pourquoi se battent les anarchistes, ces ennemis de tout pouvoir : réveiller la liberté, la liberté qui viendra avec un couteau entre les dents.
Début février 2019, dans la Suisse montagneuse, un anarchiste a été jeté en prison [1]. On l’accuse d’avoir appelé à la révolte contre le pouvoir, et d’avoir agi contre l’État, le militarisme et la guerre, notamment en livrant aux flammes dix véhicules de l’armée suisse sur la base militaire de Hinwill en 2015 et en brûlant une antenne-relais des services de police à Zurich en 2016.
Ce compagnon anarchiste pris en otage par l’État est le nôtre. Solidaires avec lui, continuons de conjuguer la pensée libératrice et l’action destructrice, rivant nos regards sur l’ennemi. Solidaires avec tous les prisonniers anarchistes, continuons d’aller de l’avant sur les sentiers révolutionnaires de la seule guerre qui vaille : la guerre contre tous les oppresseurs et les exploiteurs, la guerre pour la liberté. Donnons à la vie l’exquise élévation de la rébellion du bras et de l’esprit.
Solidarité avec les prisonniers anarchistes
Mort à l’État
Des anarchistes de Zurich, Franche-Comté, la plaine d’Alsace et le massif vosgien, la Meuse, Paris et banlieue, Marseille, Bruxelles, Gand, Amsterdam, Barcelone, Berlin, Munich, South London, les Alpes occidentales, Trieste, Rome, Milan, Pise, Naples, le Salento, Sicile, Montréal.
Pour recevoir des exemplaires de cette affiche, vous pouvez écrire à anarchistes_solidaires@riseup.net
Note de Sans Attendre Demain :
[1] Une autre affiche est sortie en solidarité avec le compagnon incarcéré à Zurich.
18ème foire internationale du livre alternatif et libertaire
Des dizaines d’éditeurs et de distributeurs indépendants, des ONG et des groupes d’action de Belgique, des Pays-Bas, de France et du Royaume-Uni, entre autres, présenteront leurs publications à la foire.
L’accès au salon du livre est gratuit. Plusieurs stands présenteront des livres en français !
Les portes s’ouvrent à 10 heures et la foire se poursuit jusqu’à 18 heures à De Schuur/Timelab, Meibloemstraat 86, Gand.
Cette année, la Foire du livre alternatif de Gand est (bien sûr), accueillant également sa traditionnelle afterparty.
Après la foire du livre de cette année, nous aurons l’occasion de secouer une jambe sur les airs de :Nice Guys (Ska) et Black Vortex Engine (Dub)
Un des rares rendez-vous anar du plat pays !
Pourquoi casser des vitrines ?
Vu sur le site Wallonie Libertaire
Traduction de Crimethinc. Why break window?
Depuis le début de la révolte à Ferguson en août dernier jusqu’aux manifestations à Oakland et Berkeley de la semaine dernière, la destruction de biens est au centre d’une nouvelle vague de mobilisations contre les violences policières. Mais qu’est-ce que le vandalisme à l’encontre des grosses entreprises a à voir avec la protestation contre la brutalité policière? Pourquoi casser des vitrines?
Tout d’abord, comme d’autres l’ ont déjà dit, la destruction de biens est une tactique efficace. Depuis le Boston Tea Party jusqu’aux manifestations contre le sommet de l’Organisation Mondiale du Commerce en 1999 à Seattle, la destruction de propriétés privés a été un élément essentiel de nombreuses luttes. Il peut faire pression sur les oppresseur.euse.s ou les punir en portant un coup à leur portefeuille. Il peut mobiliser de potentie.lle.s camarades en démontrant que le pouvoir n’est pas invincibles . Cela peut forcer à parler de problèmes qui autrement seraient ignorés – nous n’aurions certainement pas de débats “nationaux” sur le racisme, les classes sociales et le maintien de l’ordre sans les actes courageux de quelques vandales à Ferguson. Enfin, il traduit un rejet sans compromis de l’ordre dominant, Ouvrant un espace dans lequel les gens peuvent commencer à imaginer les choses autrement .
Les accusations de destruction de propriétés ne font pas bon genre sur un CV ou lors d’une campagne pour le conseil municipal, mais c’est peut-être une plutôt bonne chose. Cela signifie que le vandalisme politique est généralement un acte désintéressé – et même dans le cas contraire, il se doit d’être sa propre récompense. Il y a plus de raisons de se méfier des arrière-pensées des activistes rémunéré.e.s et des politicien.ne.s en herbe que de remettre en question les motivations des vandales. Cela explique peut-être pourquoi les activistes et les politicien.e.s les critiquent.
Les vitrines représentent la ségrégation. Ce sont des barrières invisibles. Comme tant de choses dans cette société,elles offrent simultanément une vision de ce que devrait être «une bonne vie», tout en y empêchant l’accès. Dans une économie en voie de polarisation, les vitrines défient les pauvres avec des produits qu’iels ne peuvent pas se permettre d’acheter, un statut et une sécurité qu’iels ne pourront jamais atteindre. Pour des millions de personnes, les aliments sains, les médicaments et les autres biens dont iels ont besoin, représentent tout ce qui les sépare de la classe sociale supérieur, un gouffre qu’iels ne franchiront pas au cours d’une vie de dur labeur, un gouffre représenté par un centimètre de verre.
Casser une vitrine, c’est contester toutes les frontières qui traversent cette société: noir et blanc, riches et pauvres, inclus et exclus. La plupart d’entre nous sont devenus habitués à toute cette ségrégation, considérant ces inégalités inévitable, comme allant de soi. Briser des vitrine est une façon de briser ce silence, de remettre en question la notion absurde que la construction sociale du droit de propriété est plus importante que les besoins des gens autour de nous.
Selon un argument réactionnaire, les vandales saccageraient «leur propre quartier», mais c’est une façon malhonnête de parler de celleux dont le nom n’apparaît dans aucun document. La suite de l’article en cliquant ici.
[ACAB] Tout le monde déteste vraiment la police ^^
Trouvé sur la RTBF le vendredi 08 février 2019
C’est un immense tag qui a la vie dure, chaussée de Vilvorde. Sur l’un des murs du domaine royal de Laeken, où résident le Roi et la Reine, une inscription qui s’étend sur 60 mètres est rédigée en blanc et en vert. Celle-ci est visible depuis près de six mois et indique: « La police tue. 98-18. La police tue toujours » suivi de: « Semira. Mawda. La police assassine« . En marge, l’acronyme ACAB pour « All cops are bastards ». A traduire par: « Tous les policiers sont des bâtards« .
Impossible de déterminer avec précision de quand date ce tag ni l’identité des auteurs. Ce qui est certain, c’est qu’il remonte au mois de septembre dernier, au moment des commémorations de la mort de Semira Adamu. Semira Adamu, demandeuse d’asile nigériane, mourrait après avoir été étouffée par un gendarme à l’aide d’un coussin, au moment de son rapatriement forcé vers son pays d’origine. Un choc dans le pays et au sein des forces de l’ordre. 20 ans après, plusieurs associations qui viennent en aide aux réfugiés ou luttant contre les violences policières ont voulu rappeler cet événement.
20 ans de la mort de Semira Adamu, en septembre dernier, des activistes ont donc tagué une façade symbolique, celle du roi des Belges en effectuant un parallèle avec un événement récent, la mort de Mawda, deux ans, tuée par balle après une course-poursuite avec la police.
Un irrespect de la part des autorités
Depuis, impossible de passer à côté de cette inscription. Vu son ancienneté, le tag fait réagir au sein de la police. Vincent Gilles du syndicat SLFP-Police, déclare vertement: « On pourrait penser que ce tag est anecdotique mais il illustre quelque chose de beaucoup plus grave tant à l’égard de la police et des policiers qu’à l’égard de la société. Qui est responsable du fait que ce tag soit toujours là? Selon moi, toute autorité compétente et en premier lieu le propriétaire du mur qui a la responsabilité de l’effacement, voire d’entamer des poursuites. On ne peut pas imaginer que les gestionnaires du domaine royal n’aient pas vu ce tag. Reste que l’autorité administrative a également une énorme responsabilité. La Ville de Bruxelles a certainement été alertée soit par le propriétaire, soit par un agent communal. Nous constatons que le bourgmestre ou du moins l’administration communale n’a pas autant de respect qu’elle prétend en avoir pour la police et les policiers. »
[Buvons ces larmes de keufs XD XD XD]
Vincent Gilles poursuit quant au message en lui-même: « Si la police ou un policier a commis des erreurs qui ont amené à un décès ou un préjudice grave à l’égard d’un citoyen, cela n’est pas resté impuni car nous sommes en démocratie. Dès lors, il est important que cette institution qu’est la police soit respectée. Cet tag est l’illustration d’un total irrespect à l’égard de la police. Pas un irrespect de la part de l’auteur du tag, qui émet ici son opinion, quelle qu’elle soit. Mais un irrespect de la part de toutes les autorités responsables qui laissent ce tag depuis des mois. »
Le dossier est à l’étude
Contacté, le Palais royal nous répond que « les procédures concernant l’effacement du tag sont lancées« . Il faut rappeler que le domaine royal de Laeken a deux propriétaires: la Régie des Bâtiments (Etat fédéral, 49%) et de la Donation royale (51%). Ce qui rend la prise de décision moins évidente.
La Ville de Bruxelles, de son côté, dispose d’un service anti-tag. Mais celui-ci ne peut intervenir qu’après une demande formelle d’un propriétaire. Une intervention gratuite moyennant la signature d’une décharge. « Nous sommes disposés à intervenir s’il y a une demande« , conclut l’échevine de la Propreté publique Zoubida Jellab (Ecolo).
[Propagande] Dans ta rue !?
Bientot disponible sur la table de presse de l’Arrosoir : les stickers déters !
[Publications] Avis de tempêtes #13
[Propagande] Pologne : compilation de récent graff antifas
Vu sur Contra Info