Pairi-daiza c’est la grosse attraction touriste de wallonie, tout le monde connaît au moins de nom. Seulement ce zoo géant a de lourdes conséquences sur l’urbanisation de la région, l’environnement et bien entendu le bien-être des animaux. Avec ses millions de visiteur.euse.s annuel, il représente bien les méfaits du tourisme de masse.
Le parc n’hésite souvent pas à se cacher derrière des arguments pseudo-écologistes et de préservation des espèces tout en détruisant allègrement l’environnement local de par l’afflux de touristes et des projets de logements, de routes et même d’une gare TGV pour les faire venir sur place… Leurs belles paroles et mesures symboliques telle que le bannissement des pailles en plastiques sont là uniquement pour masquer la seul chose qui les intéressent vraiment comme toute bonne entreprise capitaliste: le profit.
Depuis le début de la révolte à Ferguson en août dernier jusqu’aux manifestations à Oakland et Berkeley de la semaine dernière, la destruction de biens est au centre d’une nouvelle vague de mobilisations contre les violences policières. Mais qu’est-ce que le vandalisme à l’encontre des grosses entreprises a à voir avec la protestation contre la brutalité policière? Pourquoi casser des vitrines?
Tout d’abord, comme d’autres l’ ont déjà dit, la destruction de biens est une tactique efficace. Depuis le Boston Tea Party jusqu’aux manifestations contre le sommet de l’Organisation Mondiale du Commerce en 1999 à Seattle, la destruction de propriétés privés a été un élément essentiel de nombreuses luttes. Il peut faire pression sur les oppresseur.euse.s ou les punir en portant un coup à leur portefeuille. Il peut mobiliser de potentie.lle.s camarades en démontrant que le pouvoir n’est pas invincibles . Cela peut forcer à parler de problèmes qui autrement seraient ignorés – nous n’aurions certainement pas de débats “nationaux” sur le racisme, les classes sociales et le maintien de l’ordre sans les actes courageux de quelques vandales à Ferguson. Enfin, il traduit un rejet sans compromis de l’ordre dominant, Ouvrant un espace dans lequel les gens peuvent commencer à imaginer les choses autrement .
Les accusations de destruction de propriétés ne font pas bon genre sur un CV ou lors d’une campagne pour le conseil municipal, mais c’est peut-être une plutôt bonne chose. Cela signifie que le vandalisme politique est généralement un acte désintéressé – et même dans le cas contraire, il se doit d’être sa propre récompense. Il y a plus de raisons de se méfier des arrière-pensées des activistes rémunéré.e.s et des politicien.ne.s en herbe que de remettre en question les motivations des vandales. Cela explique peut-être pourquoi les activistes et les politicien.e.s les critiquent.
Les vitrines représentent la ségrégation. Ce sont des barrières invisibles. Comme tant de choses dans cette société,elles offrent simultanément une vision de ce que devrait être «une bonne vie», tout en y empêchant l’accès. Dans une économie en voie de polarisation, les vitrines défient les pauvres avec des produits qu’iels ne peuvent pas se permettre d’acheter, un statut et une sécurité qu’iels ne pourront jamais atteindre. Pour des millions de personnes, les aliments sains, les médicaments et les autres biens dont iels ont besoin, représentent tout ce qui les sépare de la classe sociale supérieur, un gouffre qu’iels ne franchiront pas au cours d’une vie de dur labeur, un gouffre représenté par un centimètre de verre.
Casser une vitrine, c’est contester toutes les frontières qui traversent cette société: noir et blanc, riches et pauvres, inclus et exclus. La plupart d’entre nous sont devenus habitués à toute cette ségrégation, considérant ces inégalités inévitable, comme allant de soi. Briser des vitrine est une façon de briser ce silence, de remettre en question la notion absurde que la construction sociale du droit de propriété est plus importante que les besoins des gens autour de nous.
Selon un argument réactionnaire, les vandales saccageraient «leur propre quartier», mais c’est une façon malhonnête de parler de celleux dont le nom n’apparaît dans aucun document. La suite de l’article en cliquant ici.