de A.V. du journal Vers L’avenir du 14/11/18.
Des élèves choqués par un contrôle TEC-police: «Les bus étaient encerclés»
Un contrôle effectué lundi soir dans des bus du TEC a marqué les esprits d’étudiants des écoles de Welkenraedt.
«Après nos cours, (NDLR: vers 16 h 30), nous nous sommes rendus à la gare des bus, comme d’habitude. En arrivant, le chauffeur a ouvert toutes les portes. Ça n’arrive pas souvent. Vu le monde, beaucoup en ont profité pour entrer par l’arrière afin d’avoir une place assise. Une fois au niveau de la place de Welkenraedt, le bus a changé d’itinéraire pour se diriger vers le site des pyramides (NDLR: le centre culturel). Là, nous avons vu des policiers et des contrôleurs du TEC. Les bus étaient encerclés. Le dispositif était assez énorme. Nous nous sommes demandé ce qu’il se passait. Cherchaient-ils une arme? Deux, trois personnes du nôtre (NDLR: un des deux de la ligne 716 – Welkenraedt-Limbourg – qui circule à cette heure-là) ont été contrôlées.
Malheureusement, une d’entre elles n’avait pas validé son abonnement en entrant dans le bus. C’est alors qu’ils ont fait sortir tout le monde.»
Comme des dizaines, pour ne pas écrire des centaines, d’étudiants de la région, Clara Julémont (16 ans) a subi le contrôle organisé par le TEC, lundi en fin de journée, à Welkenraedt. Et, à l’image de beaucoup, elle a été outrée d’être accueillie par des policiers, armés, en gilets pare-balles. «Nous étions uniquement des étudiants, âgés de 11 à 18 ans. Je ne crois pas que nous méritions tout ça. Nous n’avons, en plus, pas été très bien traités: un contrôleur du TEC a demandé, sur un ton moqueur, à une personne qui n’avait pas validé son abo: ‘‘Vous ne prenez jamais le bus, ou quoi?”, tandis que j’ai eu droit à une remarque sévère car je prenais des photos des événements», raconte la jeune Goétoise.
«Sommes-nous dans un État militaire?»
Menés selon un calendrier bien précis, ces contrôles conjoints TEC-police sont réguliers sur les différentes lignes de la société publique. «Les policiers sont en appuis, au cas où ils doivent prendre le relais pour quelque chose qui dépasse les compétences de nos contrôleurs. Comme une absence de papier d’identité, un comportement suspect, la découverte de drogue», explique Stéphane Thiery, porte-parole du TEC. «Généralement, ils sont bien expliqués et rien n’est agressif. Je trouve que les parents devraient être davantage rassurés que mécontents de voir que des contrôles sont effectués.»
Ça n’a pas l’air d’être le cas de Flavia Barosco, la mère de Clara (et de deux autres jeunes, scolarisés à Welkenraedt, présents dans des bus «ciblés»). «Ce n’est pas le fait de contrôler qui me dérange, mais la manière dont ça a été fait ici. Ça ressemble à un traquenard. Je ne comprends pas. Je suis triste. Sommes-nous dans un État militaire? Je n’en veux pas à la police… mais sa présence était démesurée pour des étudiants», s’exclame-t-elle. «Une de mes filles a une amende de 10 euros, alors qu’elle a validé son abonnement. Si en plus leurs outils ne fonctionnent pas… Je ne compte certainement pas la payer. Et envoyer une lettre au TEC pour regretter les événements d’hier soir (NDLR: lisez lundi soir). »