[Terrorisme d’état] Ce que l’attentat contre Léopold II nous enseigne sur le terrorisme moderne

Cette article relayé par les journaflics du Soir – article ici – montre à quel point  des soi disants chercheurs universitaires peuvent être des larbins de l’autorité en faisant des parrallèles plus que douteux entre des anarchistes… et des islamistes. Tenter de trouver des points communs entre ceux qui veulent détruire le pouvoir et ceux qui veulent le conquérir (de l’extrême droite à l’extrême gauche) a toujours permis au Capital et à sa pseudo-démocratie de se faire passer pour l’unique société possible. De plus l’article contient un ramassis de conneries.. Ces « chercheurs » semblent oublier la peine de mort qui frappa de nombreux anarchistes ainsi que les dites Lois Scélérates. On remerciera quand même ces pignoufs de nous avoir fait connaitre Gennaro Rubino qui tenta d’assassiner l’un des plus sanglant bourreau de l’histoire belge et d’Europe dont la statue figure encore sur maintes place du pays.
– Ntk

Plusieurs parallèles peuvent être faits entre l’anarchiste Gennaro Rubino, qui tenta d’assassiner Léopold II le 15 novembre 1902, et les terroristes de notre époque.

ui se souvient de la tentative d’attentat contre le roi Léopold II ? La Fête du Roi marque l’anniversaire d’un acte terroriste majeur dans l’histoire belge, et pourtant tombé dans l’oubli. Le 15 novembre 1902, il s’en fallut de peu pour que Gennaro Rubino, un anarchiste italien, n’abatte le « roi bâtisseur » lors du Te Deum annuel. Au passage du cortège royal, Rubino tire plusieurs coups de feu, mais il manque sa cible. Avant d’être rapidement neutralisé, jugé et emprisonné. (1)

A la relecture de cet événement, certains parallèles avec le contexte de menace terroriste actuel apparaissent instructifs, voire troublants. Notamment si l’on se penche sur le profil de Rubino, qui reflète à bien des égards celui des jeunes djihadistes. Son « processus de radicalisation », comme on l’appelle aujourd’hui (le terme n’existait pas à l’époque), n’est pas sans rappeler celui de jeunes comme Abdelhamid Abaaoud ou Salah Abdeslam.

D’abord, comme d’autres aujourd’hui, il est admis que Rubino se serait radicalisé en prison dans les années 1890, notamment suite à sa rencontre avec un terroriste italien condamné à 20 ans de prison pour attentat à la bombe, qui le familiarise avec les théories socialistes utopistes et anarchistes.

Une dimension transnationale

Mais des idées radicales ne se transforment pas automatiquement en actions radicales. Ce n’est en effet que dix ans plus tard qu’il fomentera son attentat contre la monarchie belge. Dix années au cours desquelles il fréquente et milite auprès des milieux socialistes et anarchistes londoniens (on soulignera ici la dimension transnationale des réseaux anarchistes, comme des réseaux djihadistes). Comme dans la majorité des dossiers terroristes actuels, il est ardu de retracer précisément le « parcours de radicalisation » d’un individu, et de mesurer l’importance de chaque facteur. Souvent, les grandes causes se mélangent aux petites histoires personnelles. Chez Rubino, c’est une cascade d’événements qui va précipiter son passage à l’acte. Ceci sur fond de dépression et de tendances suicidaires, comme chez plusieurs terroristes contemporains.

Une idéologie « bricolée »

Au niveau de l’idéologie, Rubino se montre réceptif aux idéaux socialistes (il prénommera son enfant Marx) mais aussi aux thèses anarchistes. Ne pouvant visiblement se résoudre à choisir, il « bricole » sa propre idéologie en mélangeant différents éléments de celles-ci. Il se crée une idéologie sur-mesure, à la carte, à travers laquelle il construit sa propre vision du monde. Cette malléabilité doctrinaire est également quelque chose de fort présent dans le mouvement djihadiste actuel. Beaucoup de djihadistes européens maîtrisent mal les textes religieux, mais ils ont « bricolé » une idéologie qui leur permet de justifier leurs actes et, plus largement, leur existence.

Un passé délinquant

Un autre élément qui rapproche Rubino de nombreux terroristes modernes est son casier judiciaire. Le passé délinquant ou criminel de nombreux djihadistes, notamment ceux liés aux attentats de Paris et Bruxelles, est de notoriété publique. Plusieurs études ont montré que Daesh avait particulièrement recruté au sein de la jeune délinquance. Le lien entre criminalité et terrorisme n’est pas neuf, cependant. Rubino qui a fait de la prison à plusieurs reprises en est un bon exemple. Plus largement, les anarchistes avaient théorisé et institué le « droit de voler », et même de tuer à cette fin, tout comme des recruteurs djihadistes tels que Khalid Zerkani ont justifié le droit de voler les « mécréants » au nom du djihad.

Une vague meurtrière

Au-delà du cas spécifique de Gennaro Rubino, on pourrait également dresser un parallèle plus global entre le contexte actuel de menace terroriste élevée, et la menace anarchiste à la fin du 19e siècle et au début du 20e. Cette dernière visait les milieux bourgeois de manière indiscriminée («  aucun n’est innocent  », dira l’un d’eux à son procès) comme les djihadistes s’attaquent aux mécréants aujourd’hui. A une époque où les mesures sécuritaires étaient moindres, l’anarchisme a culminé avec l’assassinat de plusieurs souverains et présidents occidentaux. La Belgique ne fut pas épargnée par cette vague d’attentats, d’ailleurs. Entre 1874 et 1914, des dizaines d’attentats politiques furent commis. Le 4 avril 1900 un jeune bruxellois tire sur le Prince de Galles, le futur roi britannique Edouard VII, de passage à Bruxelles. Mais comme Rubino, il manque sa cible de peu.

Une méthode inefficace

Bien entendu, les parallèles historiques ont leurs limites, et il faudrait se garder d’essayer de lire l’avenir en regardant le passé. Ceci dit, quelques brèves leçons peuvent en être tirées. Tout d’abord, l’attentat de Rubino fut un échec total : non seulement le roi survécut, mais il en sortit grandi à une époque où sa popularité n’était pas au plus haut. Par ailleurs, contrairement à son ambition, Rubino n’initia pas une révolte populaire. Ceci souligne plusieurs réalités fondamentales du terrorisme : son côté marginal, limité à un petit groupe d’individus ; l’arrogante certitude de ceux-ci, persuadés d’écrire l’Histoire ; ou encore l’inefficacité du terrorisme à atteindre ses objectifs.

Que cet attentat soit totalement tombé dans l’oubli est aussi révélateur d’une autre vérité, conséquence des précédentes : le terrorisme ne dure pas. Avec le temps, les mouvements terroristes s’essoufflent et le caractère marginal de la menace n’en ressort que plus fortement. Jusqu’à ce qu’elle disparaisse, y compris de nos mémoires.

Un affaiblissement

Enfin, pour conclure, la leçon la plus importante est sans doute celle-ci : quand le terreau qui nourrit le terrorisme se tarit, la radicalisation s’affaiblit et le terrorisme finit par s’éteindre. Le terrorisme anarchiste cessa presque totalement à partir de 1900 car le mouvement ouvrier organisé, et surtout les syndicats, offraient à la classe ouvrière une perspective crédible pour sortir de la marginalisation et de l’exclusion sociale, et en tout cas une alternative aux bombes. La voie légale et constitutionnelle s’avéra plus efficace que la « propagande par les actes » pour forcer la réforme des droits politiques et sociaux, et apporter des améliorations à la vie quotidienne.

(1) Nous recommandons l’ouvrage de référence écrit par Anne Morelli (2006) : Rubino, l’anarchiste italien qui tenta d’assassiner Léopold II.

[Autogestion] Expériences autogestionnaires en Belgique (1/2)

La Belgique a connu à l’hiver 60-61 un grève générale causée en partie par une politique de rigueur dans un contexte de dette publique élevée, et de décolonisation du Congo Belge. L’industrialisation Belge a été l’une des plus précoce, et le taux d’emploi industriel est l’un des plus élevé d’Europe à cette période. Pourtant, l’industrie Wallonne (acier, mines, textiles,…) décline : défaut d’investissement, perte de débouchés, chômage élevé. En Flandres, à l’inverse, les capitaux affluent depuis la fin de la seconde guerre mondiale, de nouvelles industries se développent, et donnent un poids croissant à la région. La grève générale aura des conséquences politiques, et débouchera sur une demande d’autonomie plus grande de la Wallonnie.

Début des années 1970, la crise économique touche de plein fouet le tissu industriel wallon. Les fermetures d’entreprises se multiplient. Des travailleurs, privés brutalement de leur emploi, recourent à des nouvelles formes de luttes. Ils occupent les usines. Pour sauver l’outil ou garder les clients, ils produisent, vendent et suppléent le patronat défaillant. L’expérience autogestionnaire de Lip, à Besançon, en France, sert de modèle. Ce nouveau mode d’action qui remet en question le principe de la propriété de l’actionnaire et de l’autorité du patronat, puise sa justification dans les débats menés, dans la foulée de Mai 68, par le mouvement ouvrier sur le contrôle ouvrier, l’autogestion et la cogestion.

La Belgique connaît des expériences similaires, dans des entreprises où les travailleuses sont majoritaires. Elles s’engagent dans la lutte pour la sauvegarde de leur emploi. La création de coopérative de production autogérée est vécue comme un moyen de suppléer au manque d’initiative industrielle et comme alternative au chômage. Les deux organisations syndicales n’auront pas la même attitude. Si la FGTB (NDLR : centrale syndicale, tendance socialiste) soutient l’occupation des poêleries SOMY à Couvin, la plupart des expériences en autoproduction relève de la CSC [NDLR : centrale syndicat chrétien]. Elle créera en 1980, l’ASBL [NDLR : association sans but lucratif] «La Fondation André Oleffe1» pour assurer le suivi de ces initiatives industrielles et la formation des travailleurs à l’autogestion2.

La suite en cliquant ici.

 

[luttes] Appel lancé par le Collectif Rosa Parks Belgique

Contre le racisme structurel et la guerre civile qui guette, nous marcherons le 01/12

« Le 1er décembre, jour du « NON » historique de Rosa Parks, un « NON » réclamant justice et égalité citoyenne, réapparaissons plus visibles, plus beaux et plus fiers que jamais. Réapparaissons pour marcher ensemble, pour dire et réaliser nos espoirs de justice, et surtout notre refus absolu de la guerre civile en particulier et de la guerre en général. »

Nous, Noirs, Arabes, Rroms, musulmans, issus de l’immigration postcoloniale, identifiés comme des non-Blancs, sommes les cibles prioritaires d’un racisme structurel qui, depuis plusieurs décennies, poursuit sa marche funeste en se déployant à tous les niveaux de la société. Le constat est sans appel : nous sommes de plus en plus exposés aux discriminations systémiques, à la répression et aux violences policières, aux humiliations et à une précarisation généralisée. Au mieux, nous sommes des « citoyens refoulés » ; au pire, se développe et s’affirme un véritable « racisme d’État » s’exprimant sous diverses formes et contenant en germe les principes-mêmes de la guerre civile. Contre cette gestion raciale des populations qui ne peut que provoquer la dislocation du lien social, nous appelons l’ensemble de celles et ceux qui se reconnaissent dans ce « Nous politique » antiraciste… la suite en cliquant ici.

[du ons] Couto entre les dents

Un peu de pub pour eux car on les kiffe. Pour leur site cliquez véci ! 

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Le fric, on n’en a pas, on n’aime pas ça, et on est prêt-e-s  à s’vider les poches pour le voir disparaître!

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[La police travaille] Délinquance: «On se trompait sur les migrants»

Contrairement à ce que certains auraient pu penser, les migrants ne sont pas une source de délinquance supplémentaire dans la zone Nord de Bruxelles.

On se trompait sur les migrants. Ils ne posent pas de problème en soi. En regardant les statistiques, on a bien vu que ce n’est pas une population à problèmes. » Ce constat sans ambages est posé par un policier de terrain de la zone Nord. Cette zone qui jouxte la gare du Nord, le parc Maximilien et son hub humanitaire (Médecins du monde, la Croix-Rouge, la Plateforme de soutien aux réfugiés…) qui concentre transmigrants en quête d’Angleterre et demandeurs d’asile de tout le pays.

Ce constat, les hauts gradés y souscrivent, en des termes à peine plus… policés. Frédéric Dauphin, le chef de zone, y va de son analyse au moment d’expliquer le plan d’action Nord qu’il a mis au point : « Bien sûr, la présence de migrants va créer des tensions qui relèvent de la gestion de l’espace public. Comme lorsqu’une file de migrants se forme sur le quai où sont censés se reposer les chauffeurs De Lijn en pause. Bien entendu, une bagarre entre migrants peut toujours survenir et il existe la problématique du trafic d’êtres humains… Mais une police de proximité ne chasse pas les gens, des groupes de population. Elle lutte contre des phénomènes d’insécurité. »

« Ce n’est pas parce qu’il y a plus de migrants qu’il y a plus de délinquance, martèle le commissaire Yvan Ausloos. Ce sont nos “clients habituels” – si j’ose dire – qui profitent de la situation difficile du quartier Nord pour s’adonner à des vols ou à du “street deal”. »

Partant, la police locale a constaté l’inutilité des descentes de police au parc Maximilien. « Nous avons réalisé quatre descentes en 2017, mobilisant au bas mot 120 policiers à chaque fois, se remémore Frédéric Dauphin. On arrêtait le plus de sans-papiers possible, on les remettait à l’Office des étrangers. Pour quoi, au final ? Qu’il leur soit remis, dans 9 cas sur 10, une obligation de quitter le territoire. Un simple papier qui n’est pas suivi d’effet. Au bout de la quatrième opération, nous nous regardions entre responsables policiers dans le poste de commandement l’air de dire : “A quoi ça rime ?” Ce plan d’action Nord sert aussi à recadrer le travail policier. »

Source : https://plus.lesoir.be/189461/article/2018-11-11/delinquance-se-trompait-sur-les-migrants

La bras armée de la société bourgeoise pensait elle vraiment qu’elle n’avait pas un rôle politique ? Le degré de réflexion qu’il faut pour devenir policier est – sans vouloir faire un mauvais jeux de mot – assez interpellant.

[Analyse] Le prolétariat brésilien n’a pas été vaincu par la dictature mais par la démocratie

Lu sur Lundi.am

 

Alors que l’élection de l’infâme Bolsonaro au Brésil suscite toutes sortes d’indignations médiatiques ou sincères, nous sommes tombés, presque par hasard, sur cette tribune chilienne. Par-delà le vocable marxiste et une conclusion que nous sommes très loin de partager, cette analyse historico-politique vise à démontrer une certaine continuité entre la gouvernementalité de gauche et la racaille fasciste. Il faut parfois faire un détour par le Brésil pour mieux comprendre notre situation française.

L’extrême-droite n’est jamais arrivée au pouvoir dans le but de faire échec à la classe ouvrière et de l’empêcher de faire la révolution. Chaque fois que l’extrême droite est arrivée au pouvoir, c’est parce que la classe ouvrière avait été préalablement vaincue. Par qui ? Par la démocratie. Par le progressisme. Par la gauche.

Bolsonaro a gagné les élections parce qu’avant son arrivée au pouvoir, trois gouvernements successifs du Parti des Travailleurs se sont chargés d’écraser le moindre vestige de force et de combativité de la classe ouvrière brésilienne. À l’instar d’Allende qui en 1970 initia son mandat en garantissant à la bourgeoisie chilienne que ses intérêts ne seraient pas menacés, Lula commença à gouverner en 2003 en promettant aux grands chefs d’entreprise et aux banquiers internationaux qu’aucun de leurs intérêts au Brésil n’allait courir le moindre risque.

Lula gouverna, en effet, afin de garantir le paiement de la dette publique, assurant ainsi au capital un seuil minimum de stabilité fiscale lui permettant d’investir en toute sécurité…

… la suite ici.

[No Border] Un appel sans frontières vient d’être lancé de plusieurs régions du monde

IMPORTANT : à faire tourner, bloguer, tracter…
Aussi en English,  Eλληνικά, Español, Deutsch.

Ce soir, un appel sans frontières vient d’être publié sur Indymedia Athènes, lancé par Rouvikonas et des compagnons de luttes de plusieurs régions du monde : Grèce, Mexique, Espagne, France, Argentine, Algérie, Italie, Belgique, Canada, Allemagne…

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POUR UNE JOURNÉE DE RÉSISTANCE SIMULTANÉE,
SANS FRONTIÈRES, LE 10 DÉCEMBRE 2018
contre le durcissement du capitalisme
et de la société autoritaire

Partout dans le monde, au prétexte de la dette des États, le pouvoir ne cesse d’accroitre les inégalités entre les plus riches et les plus pauvres et de détruire la planète.

Partout dans le monde, ce recul de nos droits et ce saccage de la vie s’accompagnent d’une amplification de la surveillance et de la répression contre tous ceux qui s’y opposent.

Partout dans le monde, le pouvoir tente de diviser pour mieux régner en détournant la colère sur le dos des migrants qu’il fait passer pour les principaux responsables du malheur des opprimés.

Partout dans le monde, le fascisme ne cesse de monter, stade ultime du capitalisme, paroxysme de la société autoritaire, prêt à éliminer ses opposants et tous ceux qui lui déplaisent.

Partout dans le monde, le pouvoir se prétend légitime au prétexte, d’une part, de lois qu’il écrit lui-même pour conserver et renforcer sa position, et, d’autre part, d’élections périodiques qui n’ont rien de démocratiques puisqu’elles sont le produit de la fabrique de l’opinion par les médias de masse qui appartiennent à la classe dominante.

Partout dans le monde, le pouvoir usurpe sa position et nous vole nos vies.

À la différence des classes opprimées du 19ème siècle, au temps où elles commencèrent à s’organiser au niveau international et à se révolter, nous sommes aujourd’hui face à deux problèmes nouveaux qui s’ajoutent aux précédents : la course contre la montre technologique face à un pouvoir qui ne cesser de se renforcer grâce à de nouveaux moyens de surveillance et de répression, ce qui rappelle les œuvres prophétiques de Orwell et de Huxley, et la course contre la montre écologique face à un capitalisme qui, en plus de nous exploiter, arrive maintenant à un stade où la destruction de la Terre sera bientôt irréversible.

Nous ne pouvons donc plus attendre. Nous ne pouvons plus nous contenter de lutter chacun de notre côté, chacun à l’intérieur de nos frontières, chacun dans le cadre de nos luttes spécifiques sur toutes sortes de sujets, chacun avec nos différentes façons de penser et d’agir.

Il devient urgent de faire converger nos résistances, un jour par mois, à compter du 10 décembre 2018 et, par la suite, tous les 10 de chaque mois, en même temps, partout dans le monde, parallèlement à nos luttes locales quotidiennes.

Nous proposons un jour par mois d’actions simultanées contre le durcissement du capitalisme et de la société autoritaire. Un jour par mois pour rappeler partout que cette lutte est globale. Un jour par mois pour évoquer l’urgence de nous mobiliser partout et d’en finir avec le pouvoir et l’exploitation. Un jour par mois pour entrer dans un compte à rebours, reprendre confiance en nous, devenir plus nombreux, et préparer ensemble la fin de la société autoritaire et du capitalisme.

Le 10 de chaque mois est le premier jour à deux chiffres, comme un changement d’ère, d’époque, de maturité. Car nous devons sortir de la préhistoire politique et économique de l’humanité avant qu’il ne soit trop tard.

Parmi nous, pas de chef, pas de responsable, pas de direction syndicale, pas de bureau d’un parti, pas d’homme providentiel, pas de d’avant-garde éclairée : nous proposons uniquement et simplement un jour de convergence globale par mois, mais nous ne voulons en rien diriger ni coordonner quoi que ce soit. Juste donner une impulsion de départ, avec ce texte et les actes qui vont s’ensuivre.

Nous ne proposons pas non plus une marche à suivre, une façon de faire, un cadre précis à nos actes ce jour-là : à chacun de lutter comme il l’entend là où il se trouve et de cibler ce qui lui semble important. Descendre dans la rue un même jour, partout dans le monde, est déjà quelque chose d’important, ne serait-ce que pour parler et préparer la suite en occupant des places, des terres, des usines, et plus, beaucoup plus, si certains le souhaitent.

À chacun d’imaginer sa façon de résister ce jour-là et de la faire savoir, éventuellement avec des photos ou des vidéos, à travers nos médias libres et autogérés partout dans le monde, comme les indymedia, par exemple.

À chacun de traduire dans d’autres langues ce message et de le propager, sur Internet et jusque sur les murs des villes, pour que chaque 10 du mois, nous soyons toujours plus nombreux et plus déterminés.

Personne ne nous libérera que nous-mêmes : c’est à nous de prendre au plus tôt nos vies en mains.

Le pouvoir n’est pas à conquérir, il est à détruire.

Des anarchistes, libertaires, anarcho-syndicalistes, autonomes et anti-autoritaires de plusieurs régions du monde (Grèce, Mexique, Espagne, France, Argentine, Algérie, Italie, Belgique, Canada, Allemagne…)

Du blog de Yannis Youlountas.